Le hall du château était rempli de tables, de chaises et de jongleurs. Une musique joyeuse faisait office de fond musical. Des danseurs au centre de la pièce amusaient le reste des invités. Au milieu de la table d'honneur, une jeune fille rigolait et applaudissait fortement dans ses mains, heureuse. A ses côtés, le roi et la reine étaient eux aussi heureux du bonheur de leur unique fille. Ses deux frères étaient assis de l'autre côté, flirtant avec une servante. La nourriture sur les tables était excellentes et abondante. Des serviteurs se tenait un peu partout dans la salle, tenant des plats ou des carafes. Des cuisiniers faisaient sans cesse l'aller-retour entre la cuisine et le hall du château. L'ambiance générale était à la fête et la demoiselle était au comble de l'extase. Cette grande fête était juste pour elle, juste pour son 12e anniversaire. Derrière elle, une montagne de présent s'amassait et elle n'avait qu'une hâte, tous les découvrir.
La musique s'arrêta et les danseurs prirent une pose final. "
Joyeux anniversaire Princesse Lyssa !" La jeune fille se leva alors de son siège et applaudissait encore plus fort, les yeux pétillants et un grand sourire au visage. Le reste de la salle se leva à son tour, applaudissant de même. Les danseurs s'inclinèrent et sortirent de la pièce, suivis de nombreux applaudissements. La princesse se retourna vers ses parents, les yeux embués de larmes. "
Oh, Père, Mère, c'est le meilleur anniversaire de toute ma vie, merci beaucoup !" Ses parents lui sourirent, sa mère lui déposa un baiser sur le front pendant que son père annonçait à la salle que la fête était terminée et que tout le monde pouvait rentrer chez soi. Sa mère demanda alors à son frère Edric d'aller la ramener dans sa chambre pour qu'elle puisse dormir. "
Mais, mère et mes présents ?" Lyssa voulait ouvrir tous ces merveilleux cadeau qu'elle avait reçu de nobles ou de dignitaires étrangers. Elle avait peut-être reçu des bijoux ou même de fabuleuses robes. Elle ne pourrait pas fermer l'oeil de la nuit si elle ne savait pas ce qu'elle avait eu... "
C'est l'heure que tu ailles te coucher Lyssa, tu ouvriras tes cadeaux demain. Edric, s'il te plait, résonne ta petite soeur." Son frère s'approcha et pris la main moite de sa soeur dans la sienne. "
Lyss', il faut vraiment que tu ailles te coucher, demain tu as des cours de danse et de broderie il me semble non ? Et puis, si tu viens avec moi, je t'offrirai mon cadeau." Edric lui fit un clin d'oeil et l'entraînât avec lui dans les couloirs du palais jusqu'à sa chambre.
Il ouvrit la porte et attendit que des servantes viennent aider sa soeur à mettre sa robe de nuit. Une fois prête, elle se mit au lit et congédia ses servantes. "
Qu'elle est donc mon cadeau très cher frère ?" Elle invita son frère à venir s'asseoir sur son lit, à côté d'elle. Des bougies brûlaient çà et là dans la pièce, l'embaumant d'une douce odeur fleurie. De son lit, elle pouvait voir le ciel étoilé au dehors... "
Mais quel cadeau ? Je n'en ai point pour vous gente dame !" Lyssa asséna un petit coup de poing dans son bras, offensée que son frère ai pu lui jouer un tour pareil. "
Comment ça, vous n'avez point de cadeau pour votre princesse ? Ceci est un outrage mon prince." Ils rigolèrent tous deux, pris dans leur jeux. "
Mon cadeau pour vous n'est point un bien matériel, mais mon amour éternel et indéfectible. Il est votre et ceux jusqu'à votre mort" Edric la regardait dans les yeux le plus sérieusement possible et Lyssa ne pût s'empêcher de l'attirer dans ses bras, les larmes aux yeux. "
Oh, Edric, je voudrais que mon Prince soit comme toi ! Tu es le prince parfait." Elle serra son frère plus fort puis relâcha sa prise et s'allongea dans son lit, alors que son frère se leva et marcha vers la porte. Avant de sortir de la pièce, il murmura "
Joyeux anniversaire Lyssa" et referma la porte pendant que la princesse sombrait peu à peu dans le sommeil.
Le jardin du palais royal était de toute splendeur au printemps, avec ses couleurs pastelles et ses parfums exaltant venus des fleurs. Lyssa adorait se promener dans ce jardin, une fleur à la main tout un lisant un roman de chevalerie. Lorsqu'ils étaient plus jeunes, elle et ses frères jouaient à la belle dame et son preux chevalier. Edric jouait le chevalier et Ydan le dragon dont la princesse était prisonnière. Ce fut son jeu préféré et ça l'était toujours, mais ses frères n'avaient plus le temps d'y houer. Edric était trop occupé à apprendre comment devenir à roi et Alsan seul sait ce qu'Ydan fabriquait... Lyssa se sentait seule, sans personne à qui parler, sans personne avec qui jouer. Sa gouvernante était une femme agréable, mais elle ne la comprenait nullement...
Alors, être dans le jardin lui plaisait. Elle avait trouvé une cachette il y a quelques années lorsqu'elle ne voulait pas aller à ses cours de maintiens. Une petite alcôve derrière un épais buisson, au pied duquel coulait un ruisseau. Sa cachette était son repaire secret. Il lui arrivait d'y passer des journées entières, avec de la nourriture qu'elle piquait à la cuisine et les baies sur les fourrés. L'eau du ruisseau était fraîche et pure et l'alcôve éclairée par le soleil, peut-importe l'heure de la journée. Elle y apportait des livres et parfois sa flûte. Elle s'asseyait en tailleur et regardait les oiseaux multicolores s'envoler et les papillons s'approcher doucement. Une fois, elle avait réussi à en attirer un sur son doigt. Ses petites pattes fines lui avaient chatouillé la peau mais les couleurs de ses ailes était de toutes splendeurs... Que de beaux souvenirs.
Elle était ainsi sur le chemin de sa cachette, fredonnant une comptine pour enfants, humant délicatement la rose qu'elle tenait entre ses doigts. Le soleil était haut dans le ciel azur et ses doux rayons venaient réchauffer sa peau laiteuse. Rien n'aurai pu être plus agréable pour cette magnifique journée... Si ce n'était pour l'adorable lapin qui venant de surgir d'un parterre de fleur. "
Oh, que tu es mignon toi ! Viens ici adorable créature." Lyssa fit tomber la rose par terre et attrapa l'animal, nullement effrayé. Il devait être habitué au contact humain, car il n'opposa aucune résistance lorsque Lyssa le souleva dans ses bras.
C'était un bel animal, au pelage gris et marron, au touché doux comme de la soie. Malheureusement, son odeur n'allai pas vraiment avec le reste de la description. "
Par Aslan ! Mais où as-tu donc été te rouler ? Viens, je vais te faire prendre un bain, cette odeur me rappelle celle des écuries." Lyssa éloigna l'animal de sa poitrine écœurée par l'odeur pestilentielle qu'il dégageait. "
Non mais pour qui tu te prends ! Certes j'ai besoin de me laver mais pas à ce point là !" Lyssa sursauta, apeurée et surprise que l'animal puisse parler. Elle qui croyait que les seuls animaux parlants d'Archenland se trouvaient au Nord, à la frontière avec Narnia. Il y en en avait donc d'autre ici aussi. "
Tu peux parler ?" demanda-t-elle intriguée. "
Tu veux un bain ou pas alors ?" L'animal s'agita dans ses bras mais ne dit rien. Lyssa prit sa réponse pour un oui et fit demi-tour en direction de ses quartiers. Sur son chemin, certains nobles la regardaient avec intérêt, mais ne manquaient pas de lui faire une révérence. L'usage voudrait qu'elle s'arrête et les remercie, mais Lyssa était trop pressée pour ne faire quoi que soit d'autre qu'un mouvement de tête et un sourire radieux. Arrivée dans le château, elle se dépêcha d'aller à l'aile du palais où se trouvait sa chambre et monta les escaliers quatre à quatre. Sur son passage, plusieurs servantes s'offrirent de laver la bête à sa place, insistant que ce n'était pas le travail du princesse, mais Lyssa les renvoya d'un geste de la main, demandant seulement à une d'entre elle d'aller remplir une bassine d'eau. Une fois parvenus dans sa chambre, Elle posa l'animal sur une table et alla chercher une bouteille de parfum. "
Pourquoi toutes ces personnes se sont courbés à ton passage ? Tu es quelqu'un de connu ?" Le lapin demanda. Il devait être un animal curieux et vif d'esprit. Il avait les yeux pétillants et une expression intéressée. "
On peut dire ça comme ça oui... Je suis leur princesse" Lyssa sortie une petite fiole d'un tiroir de sa coiffeuse puis se retourna pour voir le lapin lui faire une révérence "
Alors, je suis votre humble serviteur, mon nom est Eclypse" Lyssa sourit, amusée par le cirque de son nouvel animal de compagnie.
Elle s'approcha de lui pour lui gratter les oreilles, douce comme du satin et dit
"Oh, mais je n'ai pas besoin d'un nouveau serviteur, juste d'un meilleur ami"
La nuit recouvrait le château depuis plusieurs heures déjà quand la nouvelle tomba. Les conseillers du roi et le monarque lui-même décidèrent d'annoncer le lendemain la disparition d'une nouvelle expédition dans les contrées inconnues. Lyssa s'était faufiler dans un passage secret menant à une pièce au-dessus du conseil. A ses côtés, ses deux frères avaient l'oreille collée au sol pour entendre le maximum d'informations. Lyssa était choqué mais aussi bien triste. Les familles des victimes vont être désespérées et le moral de la population du royaume va être à son plus bas... mais ce qui dégoûtait le plus Lyssa, c'était qu'à la minute même où le roi considérait la mort d'un équipage, qu'il renvoyait déjà des troupes pour continuer ces expéditions.
Lyssa se releva, blême et haletante, réalisant que son père condamnait de nouveau de braves marins. A nouveau, il obligeait, indirectement, une cinquantaine de famille de porté le noir un jour prochain sur le quai, les yeux rouges et les mouchoirs à la main.
Ahuris, Lyssa se releva et s'approcha de la petit cavité permettant de sortir de la pièce. "
Lyssa, mais où vas-tu bon sang ?" Elle se retourna et vit que son frère Edric s'était relevé sur ses genoux, ses cheveux complètement désordonnés et la regardait fixement. Il avait beau le caché, Lyssa savait qu'Edric était tout aussi en colère qu'elle à l'annonce de leur père, une lueur de peur avait apparue dans ses yeux.
Il fera un bien meilleur roi que père, pensa Lyssa, au moins, il pensera à ses sujets. "
Il faut que j'aille voir Père, tout ceci est une folie." Elle reprit sa marche en direction de la sortie, déterminée à faire entendre son avis à son père.
Une fois sortie de la pièce, elle s'aventura dans un dédale d'escalier et de porte cachée avant d'arriver dans un des couloir principaux. Durant son petit trajet, elle eu le temps de penser à ce qu'elle dirait à son père mais elle n'était pas certaine de ses propos. Et quel serait la réaction de son très cher paternel ? Lyssa avait peur de ceci mais elle en avait assez de voir des gens se séparer de leur famille.
Elle continua son chemin jusqu'aux appartements de son père, empruntant quelques raccourcis par-là, courut dans les couloirs vides, dans le seul espoir d'arriver devant la porte de la chambre de son père avant lui. ses pas résonnaient sur le carrelage et n'importe quels gardes pourraient la trouver et lui dire de retourner se coucher mais à ce moment-là, rien n'importait pour Lyssa. Elle était l'unique princesse de son royaume et les gardes devaient lui obéir.
Finalement, elle parvint devant la porte menant au quartier privé de ses parents avant que son père arrive. elle aspira de grande goulée d'air, essayant tant bien que mal de reprendre son souffle après sa course. Heureusement pour elle, aucun gardes n'étaient postés devant la porte et Lyssa attendit donc son père, les bras croisés sur la poitrine, les épaules baissées et le menton haut. La position princière.
Son père finit par arriver, lui aussi se tenait droit et une détermination farouche dans les yeux.
Bon, ça ne va pas être facile, se dit Lyssa, à voir son père ainsi convaincu. "
Lyssa, mais que fais-tu ici ? Tu devrais être au lit à cette heure-là !" S'exclama son père, posant ses grandes mains sur ses deux épaules. Lyssa les rejeta, essayant de le faire avec assurance. Ce soir, elle va montrer son père et aux autres gardes qu'elle a beau être une poupée de porcelaine, elle a son propre caractère, aussi insignifiant qu'il peut être. Lyssa plongea son regard dans celui de son père, prit une grand inspiration puis déclara : "
Ecoutez-père, vous envoyez de nouveau de pauvres marins à leur mort, sans même penser à leur familles, aux gens qui les aiment. Et ceux, pour aucune autre raison que de rivaliser avec les autres royaumes et pour prouver aux Archenlandais que vous êtes un bon roi. Mais en agissant ainsi vous leur démontrez le contraire. N'avez-vous donc pas de coeur ?" Lyssa attendait la réaction de son père, effrayé d'en avoir dit trop et cependant mécontente pour ne pas en avoir dit assez.
Malheureusement pour elle, son père réagit au bout de quelques minutes et demanda à ses gardes de s'éloigner, les yeux bouillants de colère. Mais Lyssa se sentait courageuse et fixa son regard dans celui de son père, attendant le verdict. Qui finit par tomber, tout comme la main de son père qui s'abattit sur sa joue. Une sensation de brûlure intense lui fit monter les larmes aux yeux et avant qu'elle ne puisse s'échapper en courant, son père l'attrapa à nouveau par les épaules mais la serrait tellement fort qu'elle était sûre que demain elle aurait des ecchymoses. "
Mais pour qui te prends-tu petite sotte ? Ce n'est pas ta place de penser à ce genre de chose ! Et puis, comment as-tu su ? Tu nous espionnais c'est ça ? Et bien je vais te remettre à ta place rapidement ! Aller, retourne dans ta chambre et que je ne t'entende plus parler de ce sujet ! M'as-tu bien comprise ? Tu ne sers à rien dans ce château, ton seul rôle est de faire la belle et d'attendre que je te choisisse à mari." Lyssa pleurait, des larmes salées coulaient le long de son visage blême, brûlant par la même occasion la joue que son père avait frappée. Ce sermon lui fit l'effet d'un grand saut d'eau glacé sur elle. "
Et arrête donc de pleurer, tu n'es plus une gamine de 4 ans Lyssa ! Gardes, ramenez-là à sa chambre" son père lui lâcha les épaules et l'envoya vers les gardes qui étaient revenus à la demande de leur souverain.
Deux gardes l'encadraient alors qu'ils se dirigeaient vers ses appartements. Lyssa était en colère, et elle aurait voulu qu'Edric soit avec elle, leur père n'aurait jamais oser la frappé si il avait été-là. N'est-ce pas ? Tout du long du chemin, elle était restée silencieuse, si ce n'était pour les sanglots étouffé qu'elle retenait dans sa gorge. Ça lui apprendra à vouloir se révolter et à dire se qu'elle pense. a partir de ce jour, elle serait une gentille princesse qui se tait et reste dans son coin.
Une fois arriver devant la porte de ses quartiers, elle remercia les gardes et rentra dans la pièce. Quelques bougies étaient encore allumées et Lyssa s'agenouilla face à la fenêtre, les mains jointes et pria. "
Je vous en prie grand Aslan, ne tuez pas les braves marins qui prendront la mer demain dès l'aube. Mon père ne réalise pas son degré de cruauté envers ses propres sujets, même moi, une pauvre petite princesse idiote peut s'en rendre compte. alors s'il vous plait, ramenez-les sains et sauf, même si ils ne trouvent rien." Le carrelage était froid et Lyssa haletait, les larmes qu'elle avait retenu s'écoulaient tel un flot de petites perles translucides. Fatiguée, elle se releva, s'avançait vers une petite bassine et se rinça le visage, malgré la brûlure de l'eau froide contre sa joue droite. Lyssa releva la tête et vit que sa joue était rouge comme une rose.
Je ne cacherais pas cette marque, se dit-elle, avant d'aller éteindre toutes les bougies et s'allonger dans son lit pour dormir.
Le carrosse roulait doucement sur les rues pavées d'Anvard. L'air était fétide et la chaleur abominable. de la sueur coulait dans le dos de Lyssa, et la sensation lui donna un frisson. C'était la première fois qu'elle quittait le château de toute sa vie et pourtant, elle n'était pas aussi enthousiasmée qu'elle aurait dû l'être. Devant elle se tenait sa mère, le port altier, les yeux rivés sur elle, guettant le moindre geste mais sans rien dire pour autant. Lyssa n'a jamais été proche de sa mère, ayant été élevée par une gouvernante et des précepteurs. Elle trouvait la femme devant elle froide et distante, malgré la grande beauté qu'elle irradiait. Jeune, Lyssa avait toujours voulu ressembler à sa mère. On lui avait dit qu'elle était la plus belle femme d'Archenland et Lyssa le croyait. Mais les années ont passée et Lyssa n'a jamais pu trouver réconfort dans cette femme qui l'avait mise au monde. Lorsqu'elle s'écorchait les genoux, c'était sa gouvernante qui accourait. Lorsqu'elle ne comprenait pas quelque chose, ses précepteurs lui ré-expliquaient. Jamais sa mère n'était venu la voir lors d'un de ses cours de danse ou de maintien. Ou si elle l'avait fait, Lyssa n'en avait aucun souvenir et ne la voyait pas.
Craignant une réprimande, Lyssa se redressa et joua avec un pan de son voile qui tombait sur ses genoux. Au dehors, des voix s'élevaient, prêchant les louanges de leur royauté. Lyssa ne comprenait pas comment son peuple pouvait être heureux et aimer leur roi et leur reine alors que ce dernier avait envoyé des centaines d'hommes à une mort certaine et continuera à en envoyer des centaines d'autres.
Non, pensa Lyssa,
je dois arrêter de tel pensées. Elle ressentait encore la brûlure sur sa peau de la semaine passée. La décision de son père avait été prise et les braves marins partaient ce jour-même en direction de leur destin.
Pour la première fois, Lyssa et sa mère avait été conviées au lancement du navire. La jeune princesse se doutait que ceci était une idée de son père, pour lui apprendre sa place mais elle ignorait pourquoi sa mère était venue avec elle ? Pour la garder a l'oeil ? Non, sa gouvernante serait venue sinon. Non, la réponse doit être bien plus compliquée que ça ? Est-ce que sa mère, pour la première fois en 17 ans, souhaitais connaître sa fille ? Non, c'est absurde, elle aurait engagée la conversation si tel était le cas. Lyssa préféra ne plus y penser...
Au fur et à mesure que le carrosse avançait, l'air devint plus frais et respirable et Lyssa osa s'approcher de la tenture qui obstruait sa vue sur le reste de son pays. Délicatement, elle poussa le rideaux et aperçut des champs et des montagnes au loin. Quelques maisonnettes étaient dispersées par-ci par-là et des paysans travaillaient dans des champs. Sur les côtés du carrosse, deux cheveux blanc trottinaient pour monter la garde.
Les champs étaient jaunes pales, et à quelque mètres de la route, se tenait un vieux couple, enlacé dans une étreinte amoureuse. Ils auraient pu être malheureux de leur conditions, à travailler en plein jour par une telle chaleur mais la présence de l'autre à leur côté semblait tout annihiler.
Moi aussi un jour, un homme m'aimera comme ça, pensa Lyssa, avant de se rasseoir face à sa mère qui la regardait curieusement.