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 Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)

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Rhaego Ba'al

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Rhaego Ba'al
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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyDim 15 Mar - 18:36



Quoi qu’il advienne, on traîne ses chaines.

À ce moment précis, plus rien autour de lui ne comptait. La terre aurait pu trembler, c'était à peine s'il s'en serait rendu compte. Sa hargne l'aveuglait et il n'avait d'yeux que pour l'homme qui se tenait en face de lui. Ce même homme pour qu'il avait l'impression de ne ressentir rien d'autre qu'une haine profonde. Il avait bien vite oublié les conseils qu'Artaban avait pu lui donner depuis qu'ils se connaissaient, il avait vite oublié les litres de vin qu'ils avaient pu partager. Plus rien ne lui revenait en mémoire à part cette envie d'heurter la mâchoire du prince avec son poing encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus dire ne serait-ce qu'un seul mot. Il voulait le faire taire. Ne plus entendre sa voix et son ton réprobateur. Il ne voulait plus l'entendre. Aveuglé par la haine, animé par l'envie de violence qui montait en lui, Rhaego aperçut à peine du coin de l’œil les autres soldats et les généraux arriver en courant vers eux. Sans même lâcher du regard Artaban, il vît la main de ce dernier stopper net les calormènes. Ce geste n'allait rien changer pour le soldat, il avait été vu entrain de frapper le Prince, fils du Tisroc de Calormen. Il allait sans dire que cette nouvelle allait se répandre telle une traînée de poudre et qu'il allait passer un sale quart d'heure une fois le prince parti. Il avait déjà reçu des coups ce matin, il en avait donné. Mais quoiqu'il fasse, quand Artaban partira, il ne pourra pas en donner aux généraux, il devra recevoir des coups, sans broncher. Rien de ce qu'il ferait ne pourrait arranger la situation pour lui alors il n'était pas décidé à se calmer. Car quitte à recevoir des coups ce soir, autant leur donner raison de le faire.
Artaban n'avait pas réagi au coup porté par Rhaego, du moins pas de suite. Dans le fond, Rhaego enviait presque la façon dont il arrivait à prendre sur lui. Lui, il en était bien incapable. Lui, il n'aurait pas cherché à écouter les paroles de l'autre et il aurait encore moins cherché à répondre, il n'aurait pas réfléchi. Il aurait simplement tenté de rendre le coup. Artaban, lui, éclata de rire avant de prendre la parole. Le son du rire du Prince résonnait dans les oreilles de Rhaego comme une nouvelle provocation. Et l'ultime provocation du Prince ne tarda pas à arriver lorsqu'il fît allusion au Tarkaan Ba'al. Entre temps, il avait lancé un cimeterre au soldat, qui le rattrapa au vol. Était-ce bien raisonnable de sa part? Lui qui s'était battu ce matin, lui qui avait passé la matinée à polir des armures et aiguiser des armes, lui qui s'était entraîné plusieurs minutes durant en plein soleil... Serait-il seulement en mesure de réellement se battre contre un Prince qui s'était probablement pavané toute la journée sans rien faire de bien fatiguant? Bien-sûr que non, ce n'était pas sage et bien-sûr que non, il ne serait pas en mesure de le battre. Mais il ne pensait pas sagement, pas maintenant.
Il leva son cimeterre au même moment que celui du Prince choqua l'arme. Le bruit des métaux qui s'entrechoquaient retenti dans ce camp d'entraînement d'apparence désert. Jamais un bruit aussi violent n'avait retenti ici. Les coups n'étaient généralement jamais porté ou bloqué aussi forts. Ils restèrent une fraction de seconde à se regarder dans le blanc des yeux, à mutuellement maintenir la pression sur l'arme de l'autre. Rhaego ne pipa mot, il était dans l'expectative. Il attendait. Il aurait pu rester plusieurs minutes comme cela, à simplement défier du regard et à la force des bras. Mais Artaban décida de briser cet instant en suspens en assénant à son tour un coup au soldat. Les deux lames avaient glissé l'une sur l'autre en dégageant ainsi l'emprise qui les tenait.
Rhaego recula, frottant de sa main libre son visage. Le coup que venait de lui porter le Prince avait ravivé une douleur sur l'os du nez. Il secoua la tête, tâchant de faire fuir cette douleur ou du moins, de ne pas y penser.  

- C'est bien, vous êtes content, Sir? dit-il en s'inclina faussement je me demande bien lequel d'entre nous est l'idiot pour provoquer l'autre sur sa famille?


Ils se tournaient autour comme deux lions, prêt à se battre pour tuer l'autre.


- Je suis quand-même déçu de vous mon Prince. Vous maîtrisez l'art du langage mais vos mots se contredisent. Je ne cherche que l'approbation mais je ne vois pas mon père? Je recherche la gloire en devenant soldat, alors que je pourrais tout avoir ou presque en reprenant le titre de mon père?


Il ne savait pas pourquoi, d'un coup, il le vouvoyait. Son ton était bien entendu sarcastique et le "vous" semblait plus approprié.


- Pour vous, tout n'est qu'honneur. Mais la vie, la vraie, pas la vie de Prince, ne se limite pas à l'honneur. C'est bien plus que l'honneur et les discours pompeux. Mais au lieu de me parler de mon père ou d'agir comme le mien, peut-être feriez-vous mieux de retourner auprès de votre fils? Au lieu de toujours vouloir fuir votre palais.


Cette situation était absurde. Combien de temps cela allait-il durer? Jusqu'où iraient-ils dans leurs mots mais surtout dans leurs gestes? Tash seul le savait.


- Tash seul contrôle ma destinée finit-il par crier, énervé d'entendre le Prince remettre en question sa foi.


Rhaego commença à faire tourner son cimeterre dans le vide, se demandant s'il devait s'en servir ou pas, si son état physique le lui permettrait de tenir un réel combat. Mais une fois encore, son impulsivité prit le pas sur sa raison. Il ne savait pas vraiment ce qu'il avait essayé de faire mais il frappa le vide avec son cimeterre, à seulement quelques centimètres d'Artaban qui, évita le coup. Rhaego ouvrit alors grand les yeux et se recula un instant. Que venait-il d'essayer de faire? Si Artaban n'avait pas évité le coup, avait-il vraiment essayé de presque éventrer le prince de Calormen?    


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Aslan
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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyDim 15 Mar - 18:36

Le membre 'Rhaego Ba'al' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Attaquer' :
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Artaban Braneraan

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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyVen 3 Avr - 20:50




Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.
Rhaego & Artaban

Contrairement à ce qu'il faisait précédemment, quand il parlait sans cesse pour pousser Rhaego toujours plus loin dans sa rage, Artaban s'était maintenant tu. Le soldat prenait clairement une certaine forme de distance en le vouvoyant, comme s'ils n'avaient jamais été amis depuis toutes ces années. Il semblait si simple d'en venir à détester quelqu'un en masquant toute nuance de raison ou de sentiments. Au lieu d'arrêter ces mots insensés, Artaban laissa son adversaire parler à son tour, montrer comment lui aussi, en fils de Tarkaan, il pouvait utiliser la parole pour se défendre et attaquer. Comme prévu, le fils du prince fut mentionné et ce dernier eut du mal à ne pas serrer le manche de son cimeterre avec davantage de forces. Ceci, associé avec les insultes à peine cachées, fit sourire Artaban ; un sourire qui ne dura qu'un bref instant. Le combat venait à peine de commencer, mais l'on sentait clairement la différence avec les entraînements qu'ils avaient pu faire ensemble ces dernières années. Il n'y avait pas la volonté de s'amuser et de s'améliorer, mais plutôt un désir violent et inexplicable de blesser l'autre, voire pire. Artaban ne voyait en face de lui qu'un soldat immature avec des rêves d'enfants, incapable de voir plus loin que le bout de son nez, et sans le moindre respect pour son prince. Rhaego s'avança à nouveau d'un pas vif pour l'attaquer ; Artaban eut l'heureux réflexe de reculer et vit la lame passer près de son torse. Il s'agissait d'une attaque qu'il n'aurait jamais pu bloquer avec sa propre arme et qui aurait rapidement pu lui couter sa vie.

Alors que Rhaego semblait avoir un moment d'égarement, le prince en profita pour retourner le coup manqué, coup qu'il manqua lui-même par manque de concentration et par l'écart que put faire le soldat. Ce n'est qu'après qu'il vit le regard de son adversaire et qu'il réalisa lui-même où ils en étaient réellement arrivés. Aussi énervés soient-ils, allaient-ils s'entretuer pour une telle broutille ? Aucun des deux n'avaient été ainsi élevés et ne correspondaient pas à l'étiquette de barbares que certains nordiques leur collaient à la peau. Mais aujourd'hui, ils passaient pour deux simples guerriers inéduqués et sauvages, s'envenimant pour des idioties politiques et sociales. Qu'en était-il de leur amitié ? Se battre n'avait aucune utilité et Artaban n'était certainement pas venu ici pour cela. Avec un effort incroyable, il baissa son cimeterre et finit même par le jeter dans le sable, alors qu'un nuage de poussière enveloppait ses pieds. Il s'éloigna de quelques pas, toujours aussi énervé, et se retint à plusieurs reprises de balancer de nouvelles paroles sans le moindre sens à Rhaego. Ce dernier peut-être était prêt à l'attaquer de nouveau et n'en aurait que faire de voir le prince à présent désarmé et tentant de se calmer ; il semblait cependant à Artaban que le soldat serait suffisamment respectueux - sinon raisonnable - de ses propres principes pour ne pas combattre avec un homme qui avait posé ses armes. Il continua en attendant de marcher dans le sable en soulevant à plusieurs reprises de la poussière par des coups de pieds énervés, et finit d'un geste rageur, à cause du soleil et du combat lui-même, par enlever sa tunique qu'il jeta sur le bord du puits près d'eux. Il semblait presque ressembler à un vulgaire soldat, couvert de sable et de sueur, et paraissait être au même rang que Rhaego. Il remarqua à nouveau plus loin à nouveau la présence des autres soldats et généraux qui les observaient, ce qui l'enragea d'autant plus que son père entendrait rapidement parler du comportement de son fils et ne manquerait pas d'en parler avec ce dernier.

Le silence dura plusieurs minutes, peut-être plus. Artaban finit par partir du camp d'entraînement en faisant signe à Rhaego de le suivre, après avoir remis sa tunique et enlevé la poussière de ses vêtements comme il put. Il n'avait plus rien de l'allure d'un prince mais s'en moquait éperdument pour le moment. Il ne sut réellement si le soldat le suivit, mais ce dernier devait au moins être à plusieurs mètres de lui. Il passa devant l'un des généraux qui n'osa pas lui poser la moindre question, bien que ses yeux trahissaient la crainte qu'il ressentait quant à l'un de ses soldats attaquant l'un des héritiers du Tisroc. « Je viendrai vous voir plus tard. Mais je vous annonce dès à présent que je ne tolèrerai aucune sanction envers Rhaego. » glissa-t-il suffisamment bas pour qu'aucun autre soldat et encore moins Rhaego n'entende ses paroles ; le tout prononcé avec un ton et un regard directs et froids qui passaient clairement l'ordre. Rhaego bien sûr aurait droit à bien des reproches pour l'avoir attaqué, alors que c'était lui l'avait provoqué et n'avait pas su arrêter leur combat idiot à temps. Artaban continua ensuite son chemin en dehors du camp d'entraînement et rentra à nouveau dans la ville, se dirigeant vers la première taverne qu'il pourrait trouver qui n'aurait pas l'air trop miteuse, sans pour autant aller dans le centre de Tehishbaan. Il savait qu'après un tel combat - qui certes n'avait pas duré longtemps et n'avait pas fait d'importants dégâts, mais qui les avait rendu grincheux et fatigués - ils avaient besoin de plusieurs verres et d'oublier ce qu'il venait de se passer.

Il poussa finalement la porte d'un établissement à l'allure à peu près normale, assez occupé mais avec une table libre. Il fut en partie soulagé en voyant que Rhaego l'avait rattrapé et s'était également rhabillé, bien qu'un brin de colère animait toujours son regard. Ils prirent tous deux leur commande après s'être assis à une table et restèrent encore silencieux pendant quelques minutes. Lorsque leurs boissons arrivèrent enfin, ils burent toujours en silence, jusqu'à ce qu'Artaban reprenne la parole, étant plus ou moins calmé. Il ne savait même pas quoi dire et ne prépara aucun des mots qu'il prononça. « Je vais avoir du mal à faire bonne figure devant ton père ce soir. » dit-il en se massant la mâchoire que Rhaego avait frappé avec une sacré et heureuse force. Que dire maintenant ? Faire comme si de rien n'était ? Ils s'étaient déjà disputés avant et s'étaient même battus, mais pas aussi violemment, aussi rapidement et avec autant de volonté de mort. Fallait-il changer complètement de sujet ou revenir sur le problème ? Mais aucun des deux ne repartiraient en paix s'ils n'en parlaient pas à nouveau... Artaban vida le reste de son verre d'un coup puis se tourna vers le soldat. « Écoute... Tu m'as demandé ton avis et je t'ai répondu. Mais je ne suis pas là pour organiser ta vie et te dire quoi faire, je ne suis pas ton père. Tu es déjà entré dans l'armée, tu as déjà choisi ta destinée. Quelque soit mon jugement, je préfère toujours te savoir prêt à te battre pour notre empire et notre peuple que de ne rien faire. Et Tehishbaan ne t'a pas encore totalement perdu. » ajouta-t-il avec un semblant de sourire. Tout cela pour dire que quoi qu'il pense, Rhaego pouvait faire ce qu'il voulait, et que de toute manière, tout pouvait encore changer. Peut-être qu'il deviendrait un grand général, peut-être serait-il l'un des meilleurs guerriers de Calormen, ou peut-être retournerait-il auprès de son père pour assurer son rôle d'héritier de tarkaan de Tehishbaan. Sans doute Artaban resterait-il assez énervé quant à la décision de son ami, mais il ne pouvait rien faire, car Rhaego ne faisait rien de mal, bien au contraire. Sa foi en Tash resterait toujours aussi forte, et sa dévotion envers sa patrie ne partirait jamais.


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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyVen 3 Avr - 20:50

Le membre 'Artaban Braneraan' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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EDIT ASLAN:

Voilà l'expérience gagné par chacun pendant ce combat.
En orange c'est l'xp des actions liés à votre poste
En marron c'est l'xp gagné pour vos rp.

-Artaban: 1/2 lancer → 3 points + 3 points

-Rhaego: 1/2 lancer → 3 points + 3 points
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Rhaego Ba'al

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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyVen 8 Mai - 23:23



Quoi qu’il advienne, on traîne ses chaines.

Le coup qui aurait pu porter préjudice au prince de Calormen était parti tout seul. Il n'avait pas réfléchi. À vrai dire, depuis qu'il avait commencé à hausser le ton, il ne réfléchissait plus vraiment. Il ne filtrait plus ses paroles et encore moins ses actes. Les mots pouvaient souvent blesser plus facilement un homme que les actes mais ce qu'avait dit Rhaego n'avait pas vraiment de sens au final. Il s'était lancé dans une joute verbale sans queue ni tête. Joute verbale qui avait rapidement dégénéré. Et là, les actes s'étaient montrés bien plus violents qu'habituellement. Ce n'était bien-sûr pas la première fois que son poing venait heurter la mâchoire du Prince (et inversement) mais c'était la première fois que, cimeterre en main, il avait essayé de blesser grièvement le prince. Son geste, bien qu'irréfléchi, était dans le fond intentionnel. Il l'avait fait expressément puisque, sur le moment, il avait un profond désir de blesser l'homme en face de lui; de lui faire mal. L'inexplicable et incompréhensible besoin de voir souffrir l'autre. Parce que seul la haine l'avait animé pendant plusieurs minutes. Mais forte heureusement, et Rhaego pouvait en remercier Tash: Artaban avait évité ce coup qui aurait pu se révéler mortel et la raison semblait se ré-emparer du soldat.

Rhaego se recula, ses pupilles bougeant frénétiquement de droite à gauche, tâchant de comprendre comment est-ce qu'ils avaient pu en arriver là; comment est-ce qu'il avait pu osé faire cela. Il abaissa les bras, son cimeterre orienté vers le sol. Il voulait dire quelque chose. Ne serait-ce qu'un mot. Mais rien ne sortit. Il releva les yeux vers Artaban quand il vit le cimeterre de celui-ci s'approcher d'un peu trop près. Rhaego glissa sur le côté, évitant à son tour de justesse la lame. Et à l'instar du soldat, le prince semblait réaliser à son tour à quel point la situation s'était aggravée. Ils continuèrent à se regarder en chiens de faïence un bref instant jusqu'à ce qu'Artaban ne lâche son cimeterre dans le sable. Rhaego lui, tenait toujours le sien mais il ne le levait pas. En réalité, il localisait sa colère restante dans sa main qui enveloppée le manche de l'arme. Son regard était fixé droit devant mais ses pensées étaient ailleurs. Artaban quant à lui s'éloigna. Il lui tournait même le dos à présent. Désarmé et de dos. Un vil sauvage aurait sauté sur l'occasion pour en finir mais l'idée ne traversa même pas l'esprit de Rhaego. En réalité, il le regardait donner des coups dans le sable et finir par enlever sa tunique à son tour. De quoi avaient-ils l'air maintenant? Personne n'aurait pu deviner qu'ils avaient devant eux un Prince et un futur Tarkaan. Là, à ce moment précis, ils ne valaient rien. Torses nus, luisant de sueur, poussiéreux et blessés légèrement; ils avaient perdu de leur superbe. Leur allure n'était plus noble, tout juste pitoyable.

Rhaego suivit du regard le mouvement de tête d'Artaban. Les généraux et d'autres soldats les regardaient, encore. Le Calormène leva les yeux au ciel. Il allait sans dire qu'il allait passer un sale quart d'heure une fois le prince parti. Il s'imaginait déjà être laissé pour mort dans l'armurerie, abattu par des coups qu'il ne pouvait éviter. Mais que pouvait-il bien faire? S'il partait maintenant pour ne jamais revenir, il serait considéré comme un lâche. S'il restait, il allait souffrir le martyr.  Dans tous les cas, il allait payer cher les conséquences de ses actes.

À ses pensées, ses yeux se détachèrent du ciel pour se reposer sur le prince. Son regard était toujours noir mais il n'avait plus des envies de meurtre sur son interlocuteur; peut-être encore des envies de le frapper mais plus de meurtre. Celui-ci lui fît signe de le suivre. Rhaego haussa un sourcil. Il ne savait pas s'il devait prendre ça comme une demande ou comme un ordre. Il le regarda s'éloigner, quittant la zone d'entraînement. Rhaego resta statique un instant avant de se décider. Il allait le suivre, parce que c'était la plus sage des décisions. Il s'avança, ramassant au passage sa tunique poussiéreuse et lâchant son cimeterre dans le sable. Il quitta à son tour la zone d'entrainement et passa sous les arcades où se trouvaient les généraux et les soldats. Alignés tous en rang, comme en haie d'honneur, ils le regardaient, le jaugeaient. Mais pas un bruit ne se faisait entendre. On aurait pu entendre une mouche voler. Rhaego était à la fois mal à l'aise et surpris. Surpris de ne pas se faire insulter ou réprimander ou encore frapper. Mal à l'aise parce que cette arcade ne lui avait jamais paru aussi longue.

Forte heureusement pour lui, le Prince qu'il suivait quitta le camp d'entraînement; laissant derrière lui ces regards lourds qui pesaient sur le soldat. Le camp était aux portes de Tehishbaan; aussi ils gagnèrent rapidement la ville. Artaban était toujours à plusieurs mètres devant Rhaego mais ce dernier tâchait de ne pas le perdre de vue. Jusqu'à ce que le prince ne s'arrête devant une bâtisse. Rhaego accéléra le pas afin de se trouver directement derrière Artaban lorsque celui-ci poussa la porte de la taverne.
Rhaego balaya la pièce des yeux. Il espérait ne pas se faire remarquer. Parce que le Prince de Calormen accompagné de l'héritier Tarkaan de la ville avaient de grande chance de se faire repérer. Par chance, personne ne les importuna et ils s'assirent tout deux. La commande aussitôt passée aussitôt arrivée, Rhaego avala la moitié de son verre d'une traite; toujours sans piper mot. Il n'était pas calmé mais au final, il ne savait même plus pourquoi il était énervé. Puis, Artaban brisa le silence qui s'était installé depuis plusieurs minutes. Sa voix n'était pas comme il avait l'habitude de l'entendre mais elle n'était pas pour autant aussi énervée que tout à l'heure. D'ailleurs, à sa réflexion, Rhaego ne put s'empêcher de sourire légèrement. Un sourire à la fois amusé et sarcastique. Parce que la situation était ridicule et qu'il imaginait bien son père ouvrir de grands yeux et se confondre en excuses en voyant la mâchoire bleutée du Prince.
Son sourire s'effaça doucement en entendant la suite des paroles d'Artaban mais son regard s’adoucit. Il l'écoutait et l'entendait.

Il finit son verre à son tour, levant la main pour faire signe au serveur de leur remettre du vin.


- Je crois que... Que je te dois des excuses. Je ne le fais pas souvent mais je t'en dois. Je me suis emporté, comme toujours. En réalité, je crois que je cherchais plus un soutien qu'autre chose et je ne savais pas vers qui me tourner. Je suis bien conscient que mon choix, personne ne le comprend. Mais je sais aussi que mon père me laisse cette chance. La chance de me tromper peut-être.


Il inspira un grand coup, tâchant de trouver les mots qui pouvaient traduire au mieux ses ressentis.


- Il faut croire que je ne suis pas si sûr de moi au final et que mes choix sont encore un peu flous. J'essaye de m'auto-convaincre que j'ai raison, que j'ai pris la bonne décision. Mais une chose est sûre: armée ou non, héritier ou non, je serais toujours prêt à prendre les armes, à me donner ou à me sacrifier pour notre pays, pour honorer notre Dieu et notre Tisroc -puisse-t-il vivre pour toujours-.  


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hj: désolée du retard et désolée de ce post un peu "50 nuances de Ba'al" hahaha, j'avance pas grand chose au final donc mp si tu veux que je rajoute du dialogue :)
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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyMar 12 Mai - 13:05




Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.
Rhaego & Artaban

Ce n'était pas la première fois que le prince prenait des coups de la part de son ami, et sans en rirait-il dans quelques heures lorsqu'il se préparerait pour un dîner en tête-à-tête avec le tarkaan de Tehishbaan et qu'il verrait sa mâchoire bleutée ainsi que la tête du seigneur. Artaban, loin d'être idiot, savait pertinemment que les nouvelles de sa bagarre atteindraient rapidement la ville puis le tarkaan lui-même, puisque son fils était impliqué et que les auteurs des rumeurs se feraient un malin plaisir à insister sur le nom des bagarreurs. Le prince n'était pas sûr que Galahad Ba'al soit au courant de sa relation avec son fils et encore moins de leurs bagarres occasionnelles qui ne laissaient pas le moindre froid entre eux deux. Mais il ne pouvait pas non plus prétendre connaître l'homme à la tête de la ville, et sans doute valait-il mieux être prudent lors de leur future conversation.
Avec leurs tuniques poussiéreuses et leurs visages encore ruisselants de sueur, il paraissait impossible pour quiconque de les reconnaître dans la ville. Ils passèrent devant des gardes sans que le moindre mouvement soit fait, et personne ne parut faire vraiment attention à eux lorsqu'ils entrèrent dans la taverne. Lorsque leurs verres arrivèrent, ils burent tous deux rapidement et en redemandèrent. D'abord silencieux, Artaban finit par reprendre la parole, et Rhaego répondit à son tour, bien plus calme que prévu. Se sentent réellement idiot pour leur dispute, il ne s'attendait pas à des excuses de la part du soldat qui paraissait réellement sincère.

Alors que leurs verres étaient à nouveau remplis de vin, Rhaego continua de parler, surprenant toujours autant le prince. Il semblait plus mature que jamais, comme s'il avait imaginé cette conversation des dizaines de fois dans sa tête et avait réfléchi à toutes les explications et justifications possibles à donner. Ou peut-être l'avait-il toujours été. Leurs conversations étaient rarement aussi sérieuses, et lorsqu'elles l'avaient été, elles étaient dues à leurs pères respectifs qui les utilisaient comme messagers. Mais aujourd'hui, il s'agissait de parler de l'avenir du soldat. Rhaego n'était pas qu'un homme comme les autres à Calormen, et ses choix pourraient tout à fait avoir de grandes conséquences sur l'empire. Artaban croyait au destin et était persuadé que son ami ferait de grandes choses dans quelques années, et rentrerait dans l'histoire. Que ce soit en tant que tarkaan, que soldat ou que général dans l'armée du Tisroc, il restait un grand serviteur de Tash et un tel dévouement méritait un grand avenir. « Je n'aurais osé te demander des excuses après mon comportement, mais je m'en souviendrai. Je sais que tu seras toujours prêt à te battre pour notre grand Empire et je t'en serai éternellement reconnaissant. Je n'ai pas suffisamment réfléchi et je t'ai jugé bien trop rapidement. »  C'était, en quelque sorte, des excuses sans vraiment les annoncer. Les choses paraissaient si simples maintenant et leur dispute tellement idiote et puérile qu'il ne parvenait plus à comprendre ce qui leur était passé par la tête. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rappeler de ses arguments face à la décision de Rhaego.

Dans ces moments là, où ils se retrouvaient dans une taverne pour parler de tout et de rien, il lui semblait qu'ils n'étaient plus de sang noble, qu'ils n'avaient pas de responsabilité ni de devoirs. Il aurait volontiers donner une grande tape dans l'épaule du Calormène en vantant ses capacités avec une arme à la main, mais il se souvenait aussi que l'aîné d'une grande famille de Calormen n'était pas censé se trouver là, et n'avait même pas à choisir sa voie. Artaban revenait au même dilemme mais n'était pas convaincu qu'exposer son avis une nouvelle fois soit une bonne idée. « Je comprends que ce soit un choix difficile et que tu jongles entre deux vies complètement différentes. Si tu en es autant convaincu et qu'il semble que ce soit ta destinée, peut-être est-ce le chemin tracé par Tash... Qu'importe, je ne suis pas à la place de notre Grand Dieu et je ne puis me permettre d'interférer. Ton père lui-même semble te laisser le choix encore, et le Tisroc - puisse-t-il vivre pour toujours - n'en a que faire pour le moment. Tu es libre de faire ce que bon te semble, et de suivre ta destinée, quelle qu'elle soit. » Il s'agissait des meilleurs mots qu'Artaban pouvait utiliser dans les circonstances présentes, afin d'apaiser leurs consciences et leurs cœurs impulsifs. Sans doute aurait-il été mieux de venir avec de telles paroles plus tôt, mais il ne s'agissait alors pas réellement de l'avis du prince. Avec un sourire, il ajouta : « Et tu serais bien capable de mettre une raclée à quiconque t'empêche de faire ce dont tu rêves. » Il avala une gorgée de vin, plus lentement qu'auparavant, conscient qu'il valait mieux qu'il ne boive pas trop en compagnie de Rhaego, quelques heures avant de rencontrer son père plus des affaires bien sérieuses. Aussi valait-il mieux que leur propre conversation soit allégée du poids de leur petit combat et des paroles qu'ils avaient pu se lâcher l'un l'autre.

Le prince inspecta soudain pendant quelques secondes la taverne et, dos à la porte d'entrée, se tourna pour vérifier qu'aucun garde n'était présent. Ce n'était qu'une question de temps avant que quelqu'un se rende compte qu'il était seul et non protégé en pleine ville, et qu'il ne fallait pas prendre le risque que quelqu'un le reconnaisse. Regardant brièvement autour de lui à nouveau, il reprit la parole après une nouvelle gorgée de vin : « Si un jour tu le souhaites, Tashbaan et son camp d'entraînement te seront toujours ouverts. Tu rencontreras d'autres fils de nobles qui souhaitent entrer dans l'armée du Tisroc - puisse-t-il vivre pour toujours - et qui seront sans doute plus à ton niveau. » Artaban comprenait en effet que le soldat souhaite rester près de sa ville natale, peut-être pour montrer aux habitants de la province qu'il n'était pas qu'un fils de seigneur mais aussi un grand guerrier capable de les protéger, mais ne comprenait pas réellement pourquoi il ne s'en donnait pas totalement les moyens et restait au milieu d'hommes qui, visiblement, ne l'appréciaient pas et le lui faisaient payer, au vu de ses bleus et coupures diverses. « Tu te souviens d'Ihsan, mon jeune frère ? Il se débrouille plutôt bien avec les armes et passe son temps à s'en vanter et à vouloir provoquer tout le monde en duel pour nous défaire et se moquer. Quand tu auras le temps, je te prierai de venir lui coller une raclée pour le plus grand bonheur de tous ! » Ihsan, qui aurait pu paraitre bien jeune avec cette description, avait en réalité à peu près le même âge que Rhaego et savait sans doute aussi bien se battre que lui. La différence résidait dans le fait que le soldat avait sans doute plus de mérite et affronté plus de difficultés qu'un prince de Calormen. Il s'agissait aussi, en dehors d'une plaisanterie, de revoir éventuellement Rhaego une nouvelle fois en dehors de Tehishbaan, bien qu'Artaban n'était pas sûr qu'un "simple" soldat puisse se permette de quitter ainsi le camp d'entraînement pour aller à la capitale de l'Empire, située à plusieurs centaines de lieues d'ici.


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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyMer 20 Mai - 20:08



Quoi qu’il advienne, on traîne ses chaines.

Rhaego avait toujours été comme ça. C'était quelqu'un d'entier et avec lui, tout était soit noir soit blanc. Aussi pouvait-il s'emporter rapidement contre quelqu'un et, quelques minutes après, agir comme si rien de tout cela ne s'était passé. Excessif dans tout; colérique et impulsif il n'était cependant pas rancunier envers les gens pour qu'il avait de l'affection. Et Artaban, en plus d'être son Prince, était un ami. Un ami de longue date qu'il avait rencontré quand il avait encore pleinement le statut d'héritier. C'était pour cela qu'il avait choisi de se tourner vers lui, prenant le risque d'entendre des choses qui ne lui plaisaient pas. Parce qu'au fond, Rhaego n'avait pas réellement d'autres amis à Calormen. Parce que lorsqu'il était plus jeune, ses amis n'en étaient qu'en apparence. Ils n'étaient avec lui que pour le titre de son père ou parce qu'à l'époque, Rhaego faisait couler le vin à flot. Artaban lui, n'avait rien à lui envier, aucun profit à tirer de son amitié avec Rhaego. Bien-sûr, celui-ci aurait pu se tourner vers ses frères, ses sœurs ou même sa jumelle; mais ils n'auraient pas été objectifs. C'était entre autre pour cela que le soldat s'excusa. Il était sincèrement désolé que tout cela soit tombé sur lui; qu'il ait eu une fois de plus dû subir son impulsivité, à être témoin de ses doutes. Il ne voulait pas pour autant s'agenouiller devant son Prince, puisque ce qui était fait était fait mais il voulait que son ami sache qu'il s'excusait malgré tout.
Les verres à nouveau remplis, Rhaego bu à nouveau une grosse gorgée de vin tout en écoutant ce qu'Artaban avait à lui dire. Ce qu'il lui dit, c'était ce qui pouvait se rapprocher le plus d'une excuse venant d'un Prince calormène. Du coin des lèvres, il esquissa un sourire à peine visible. Sa façon à lui de montrer au Prince qu'il n'en demandait pas plus mais aussi parce qu'à cet instant, il pensait qu'ils avaient l'air bien ridicules maintenant. À s'être battu comme des sauvages pour rien puisqu'ils arrivaient à communiquer calmement maintenant. Comme des hommes et non comme des enfants. Il fût d'ailleurs soulagé d'entendre les mots qu'il aurait aimé entendre dès le début. Qu'il était libre de suivre sa destinée. Il ne savait pas où cela allait le mener mais il avait toujours cru au destin. Il était même persuadé que la discussion qu'il avait actuellement avec le Prince, fils du Tisroc digne descendant de Tash, était écrit dans les lignes de sa vie. C'était un fanatique qui ne voyait des coïncidences nul part. Il était bien conscient que son ami ne partageait pas son choix de vie mais Artaban semblait toute fois le comprendre. Du moins il essayait de le comprendre. Et contrairement à tout à l'heure, il n'avait plus l'impression d'entendre le Prince mais bel et bien son ami. Qui n'était pas d'accord avec lui mais qui ne le jugeait pas; lui donnant même des conseils en lui parlant du camp de Tashbaan. Rhaego s’apprêtait à lui donner une réponse sérieuse, à lui expliquer pourquoi est-ce qu'il avait choisi le camp de Tehishbaan mais Artaban évoqua son petit frère. Rhaego ne put s'empêcher de rire doucement. Il se souvenait parfaitement d'Ihsan et l'imaginait bien provoquer tout le monde en duel jusqu'à fatiguer son entourage. Il lui faisait d'ailleurs un peu penser à l'un de ses frères, en plus âgé.


- Je serais ravi de venir lui donner une petite leçon dont il se souviendra mais... Je ne crois pas que notre Tisroc -puisse-t-il vivre pour toujours- apprécie le fait que je donne une raclée à deux de ses fils.


Cette fois-ci, il ria un peu plus fort. Bien-sûr, il n'avait pas mis de raclée à Artaban, puisque aucun d'entre eux n'était sorti "gagnant" de ce duel mais il voulait le charrier un peu, pour détendre un peu plus l'atmosphère.


- Mais encore faut-il que je sois en état de voyager jusqu'à Tashbaan. Je ne suis pas sûr de passer une soirée agréable en rentrant au camp! Les généraux et même les soldats m'ont vu lever la main sur leur Prince tout de même et ils se moquent bien de savoir si le coup a été rendu ou non. Alors tu ne m'en voudras pas mais...


Il termina à nouveau son verre d'un coup, relevant la main pour faire comprendre au tavernier de revenir. Rhaego s'empara de la cruche en adressant un sourire hypocrite au serveur.


- Mais j'aimerais prendre un petit remontant avant de ne prendre des coups à nouveau! Un Prince, je peux encore le gérer sans repartir avec un bras en moins mais tout un camp entier, cela risque d'être un peu plus difficile pour moi.


Il marqua une légère pause, savourant encore et toujours son vin.


- Peut-être alors que je regretterais de ne pas être dans le camp de Tashbaan peut-être même que je regretterais de ne pas être chez mon père.


Il secoua la tête, lâchant un rire fataliste.


- Mais assez parlé de mes problèmes. Dis moi, qu'est-ce qui t'amènes exactement dans cette belle ville qu'est Tehishbaan? Certains racontent que tu as été envoyé pour éventuellement recruter des nouveaux soldats pour des expéditions d'où personne ne revient.


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MessageSujet: Re: Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes. (ft Artaban sexy man)   Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.  (ft Artaban sexy man) - Page 1 EmptyDim 7 Juin - 21:26




Quoi qu'il advienne, on traîne ses chaînes.
Rhaego & Artaban

Bien qu'ils ne se soient pas vus depuis bien des mois, les deux amis se retrouvaient enfin comme au bon vieux temps, autour d'une table, un verre de vin à la main, se charriant et s'épaulant. Encore avait-il fallu en passer par une bagarre sans le moindre sens, comme beaucoup d'autres fois. Parfois, il s'agissait d'un mot mal placé qui suffisait à les faire sortir de leurs gongs, à les entraîner dans un combat ridicule, avant qu'ils ne finissent par éclater de rire ; d'autres fois, l'alcool les possédait et leur faisait faire des défis plus stupides les uns que les autres, et souvent ils terminaient écroulés sur leurs chaises, incapables de faire un pas de plus. Tout ceci, heureusement, n'arrivait pas tous les jours, et le Tisroc n'avait pas à témoigner de la décadence indigne d'un prince et de l'héritier de Tehishbaan. Rhaego et Artaban, bien qu'ils ne soient pas de très proches amis, avaient cependant une relation d'amitié basée sur le respect et la simplicité. Ils profitaient de leur jeunesse sans la moindre hypocrisie, sans finir tous les soirs dans un bordel de la première ville venue, ou sombrer dans l'alcool et ses effets désastreux. Mais ils avaient aussi tous deux leurs caractères et une seule phrase suffisait à détruire temporairement cette amitié. Il aurait été tellement plus simple de dire directement à Rhaego ces phrases pleines de bon sang et sans jugement extrême dès le départ. Mais au moins, ils s'en étaient sortis indemnes et ne paraissaient pas avoir la moindre rancune.
Ils finirent d'ailleurs par se remettre à sourire et à rire, preuve que leur petit affront était déjà oublié. Le prince venait d'évoquer son jeune frère et sa tendance à vouloir provoquer tout le monde en duel. Rhaego, toujours sur le ton de la plaisanterie, fit mine de ne pas vouloir mettre de raclée à deux des fils du Tisroc, ce qui fit rire Artaban à son tour. Il enchaîna ensuite sur les soldats et généraux du camp d'entraînement qui étaient sûrement prêts à lui faire payer l'affront dont ils avaient spectateurs. Bien sûr, Artaban leur avait ordonné qu'aucun mal ne soit fait au soldat, mais il n'était pas convaincu que cet ordre soit respecté, d'autant plus que Rhaego était une tête brûlée et foncerait très probablement dans le tas lui-même. Aussi préféra-t-il sourire lorsqu'il prit la cruche de vin des mains du tavernier, passablement énervé par ces deux énergumènes visiblement prêts à vider ses réserves, et le laissa poursuivre.

Le fils du Tarkaan le ramena à la réalité, lui rappelant qu'il était en effet ici pour une raison précise, et qu'il ne devait pas faillir à sa tâche. Il avait parcouru les routes pendant plusieurs jours pour cela, et ce n'était que le début de son petit voyage à travers les grandes villes de l'Empire. Artaban lâcha un soupir exagéré et tendit son verre à Rhaego afin qu'il le remplisse, puisqu'il tenait toujours la cruche de vin. En vérité, sa mission n'était pas excessivement compliquée ou ennuyante, mais il n'avait horriblement pas envie de rencontrer tous ces tarkaans, ces généraux, de sortir les mêmes discours, et de voir dans les regards de ses interlocuteurs la même question : pourquoi un simple prince, qui n'avait jusqu'à présent rien montré au reste du peuple, s'occupait-il de cela ? « C'est en partie pour cela que je suis ici, oui. Le Tisroc - puisse-t-il vivre pour toujours - voulait que quelqu'un juge ses armées tout en rendant une visite diplomatique aux Tarkaans. En principe, un de ses généraux aurait du y aller, ou quelqu'un qui s'y connaîtrait, comme Darian. Mais mon père a jugé qu'il était temps que j'use de mes "talents" d'ambassadeur et que je parcoure notre royaume au lieu de voyager dans les autres contrées. Il pense que ce sera à moi de faire cela lorsque Darian sera Tisroc à son tour, et que je devrais me faire connaître du reste de l'Empire. » Artaban haussa les épaules et but une longue gorgée de son verre à présent rempli. Il était vrai qu'il était le second héritier au trône, et qu'il serait un jour amené à obéir aux ordres de son frère. Néanmoins, Artaban et Darian n'avaient jamais été très proches et le prince ne se voyait pas vraiment aux côtés de l'héritier quand celui-ci régnerait. C'était Esteram qui aurait du occuper cette place ; il aurait été le parfait conseiller de son frère, lui qui savait parfaitement se battre et avait une connaissance étendue de ce qu'il se passait dans l'armée. Malheureusement, Esteram n'était plus là, et c'était à Artaban d'avoir ce rôle. S'il racontait cela à Rhaego avec un peu plus de précision qu'à d'autres personnes, c'était parce qu'il savait que le soldat avait été amené à apprendre tout ce qui concernait la gestion de la ville et de la province de Tehishbaan, et que cela ne lui avait manifestement pas plu puisqu'il se trouvait aujourd'hui dans un camp d'entraînement.

Le prince prit une nouvelle gorgée de vin, cette fois plus courte - il ne fallait pas qu'il arrive soûl devant le Tarkaan Ba'al, il n'imaginait même pas la réaction qu'aurait son père si un tel incident se produisait. Si Artaban n'était pas emballé à l'idée de devoir faire une telle tâche, il ne souhaitait pas décevoir le Tisroc et avoir une mauvaise image auprès de son peuple. Au moins, dans les autres villes, il ne connaissait pas d'autres personnes comme Rhaego qui lui ferait subir un combat puis avec qui il boirait en toute amitié. « Cet après-midi ou demain, il me faudra peut-être inspecter le camp d'entraînement et examiner un peu les soldats en formation, à la fois pour savoir quels hommes contient notre armée, mais aussi si certains pourraient être recrutés pour de futures expéditions. Des expéditions qui sont censées revenir... » Comme Rhaego, bien des gens étaient au courant de ces expéditions parties à l'est, dans l'océan inconnu, et qui n'étaient jamais revenues. Ce n'était pas le cas de tous les bateaux concernés, mais le phénomène s'était fait récurrent depuis deux ou trois années. De moins en moins de marins et de soldats étaient volontaires pour partir, ce qui rendait difficile l'établissement de telles expéditions. « N'abime pas trop les soldats s'ils se décident à venger mon honneur, il me les faut vivants ! » ajouta-t-il en souriant. Bien sûr il n'était pas naïf, ces hommes n'en avaient que faire du prince, sans doute ne serait-ce qu'une raison pour s'en prendre à Rhaego qui avait, en quelque sorte, plus de privilèges qu'eux, ainsi que plus de talent. « Et tâche également de rester vivant. Je tiens un jour à prendre ma revanche et à faire durer un de nos combats plus de cinq minutes sans finir par mordre la poussière. » Il fallait dire que le soldat avait déjà un très bon niveau de combat avant même d'avoir intégré l'armée, et il était peu probable qu'Artaban réussisse à le battre un jour. S'il n'était pas trop humilié par ses défaites répétitives lors de leurs duels, le prince avait toujours l'espoir que le dieu Rasaraj lui accorde une plus grande force et rapidité pendant qu'il combattait.
Il hésita un instant avant de reprendre la parole, une autre idée en tête : « Je pense rester à Tehishbaan pour deux jours encore. Que dis-tu que l'on se revoit - si tu es encore vivant - avant mon départ, et que tu dînes à la table de ton père en ma compagnie ? » Préférant ne pas passer par quatre chemins, Artaban avait lâché cette proposition comme une explosion, et craignait soudain la réaction de son ami. Il lui avait été clair que Rhaego ne souhaitait pas réellement voir son père, ou du moins son jugement. Ce n'était pas au prince de se mêler de ce genre d'affaires, mais devant la propre relation qu'il avait avec son père, il aurait trouvé dommage qu'un Tarkaan et son fils aîné ne soient pas en bons termes. Le soldat pouvait tout naturellement refuser sans la moindre explication, et Artaban comprendrait. Peut-être que le prince se sentait un peu coupable du propre jugement qu'il avait fait auparavant, disant clairement que Rhaego allait à l'encontre des règles et coutumes instaurées par les Dieux, par le Tisroc, et par son propre père. Le Tarkaan Ba'al était peut-être prêt à accepter la décision de son fils tout en assurant son héritage et la prospérité de la ville de Tehishbaan.

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