Dès sa naissance, sa vie avait été touchée par le malheur. Car son père, n'acceptant pas d'avoir une fille, avait abandonné sa famille. Elle qui était pourtant une adorable enfant, sage et douce, agréable à vivre et curieuse du monde qui l'entourait, elle était la fierté de sa mère dénommée Iris. Qui aurait cru qu'autant de malheurs attendait une telle enfant..?

Par chance, elle qui n'avait jamais connu son père n'en était pas réellement affectée, et c'est une enfance plutôt tranquille qu'elle avait vécue. Mais c'est lorsque sa famille a commencé à s'agrandir que la petite métisse commençait à se sentir mal à l'aise. Un nouveau père, et puis une petite soeur, elle en était contente, mais le souci, c'est qu'elle était devenue la seule métisse de la famille. Une tâche. C'est comme ça qu'on la surnommait à l'école. Pourtant, elle était une Calormène. Et c'est de ses insultes que Reagan avait commencé à se battre pour se faire respecter. Le début d'un long combat, qu'elle avait commencé dès son enfance.
Mais à côté, elle vivait bien. Elle s'occupait de sa petite-soeur, Abby, son nouveau père la considérait comme sa propre fille, et sa mère était toujours là pour elle. Une petite vie de famille comme les autres, et elle aurait rêvé que cela reste comme ça.
C'est dans les environs de ses 17ans que sa petite vie tranquille avait pris fin. Son beau-père avait tué un homme par accident en chassant, le confondant avec un cerf, le royaume le recherchant alors pour l'arrêter. Son idée fut de déserter, sa famille n'ayant pas le choix de le suivre.

Ils étaient allés vers Narnia, vivant caché dans sa forêt et vivant comme ils le pouvaient. La mère volait avec sa plus jeune fille dans le royaume, tandis que Reagan et son père chassaient dans la forêt. Ce n'était pas une vie réellement désagréable, cette façon de vivre plaisant même la jeune métisse. La forêt lui plaisait, l'environnement, son côté sauvage et ses animaux qu'elle adorait tant. Et puis elle était toujours aux côtés de sa famille, alors elle était bien. Mais bien entendu, quand elle était heureuse, il y avait toujours quelque chose qui lui tombait dessus...
C'était pourtant un jour habituel, Iris et Abby étaient parti dans le royaume pour trouver de quoi s'habiller pour l'hiver, tandis que Reagan et son beau-père, Rickon, étaient censé chasser pour le repas du soir. Mais aujourd'hui c'était différent, car dès son réveil, la belle métisse avait été violemment assommée.
C'était des voix d'inconnus et un brouhaha de peuple qui l'avait réveillée, la faisant très vite prendre panique lorsqu'elle fini par se découvrir attachée et mise dans une cage, sur une sorte de podium où des tas d'hommes restaient devant, à hurler des chiffres. C'est en regardant autour d'elle qu'elle avait comprise. Il y avait son beau-père à côté de sa cage, faisant la sourde oreille à ses appels à l'aide, d'autres cages avec des femmes et des hommes l'air tout aussi paniqués, et puis il y avait cet homme étrange qui animait la foule. C'était une vente d'esclave, et elle était mise aux enchères. Par son beau-père, elle fut vendue à un nordique, le père lui expliquant alors qu'il n'avait plus d'argent et que grâce à elle, il pourrait aider sa famille à mieux vivre, mais ces dernières paroles l'avaient mise folle de rage, lorsque l'homme lui avait dit, tout simplement sans la moindre retenue, qu'après tout elle n'était que la tâche de la famille. Qu'elle était inutile. C'est de ses paroles, qu'une haine immense avait envahi le coeur de la métisse envers ce pseudo père, et si elle n'était pas attachée et en cage, elle aurait été capable de l'étrangler et le regarder mourir droit dans les yeux. Mais elle a la place, elle fut emmenée au nord, dans cette cage, tel un vulgaire animal, alors que le traître retournait auprès de sa famille les poches pleines...

Dès qu'elle fut arrivée dans cette grande maison luxueuse, elle avait tenté de s'enfuir et de se battre, de rage, mais aussi parce qu'elle avait peur. Elle savait ce que les maîtres étaient capables de faire à leurs esclaves femmes, de plus, elle ne voulait pas se plier à n'importe qui. Alors elle fut très vite battue, encore et encore, par ce grand blond aux yeux bleus. Jamais elle ne fut violée, par chance, parce qu'il était marié, mais elle savait qu'il en serait capable s'il n'avait pas cette alliance au doigt.
Elle se relevait toujours, ne se soumettait jamais, alors il avait fini par l'enfermer. Au sous-sol de sa maison, dans une minuscule pièce sombre où l'on pouvait à peine glisser ses mains par les brèches en dessous et au-dessus de la porte de fer mal installée. Cette pièce était si petite qu'elle ne pouvait même pas étendre ses jambes à moins d'être debout, le sol était humide et glacé, il faisait froid et il n'y avait aucune lumière. Elle avait beau hurler, frapper sur la porte de fer, personne ne l'entendait. Elle éprouvait de plus en plus de solitude, sa mère et sa petite-soeur lui manquant, ainsi que l'air frais de cette si belle forêt. Son maître venait tous les deux jours pour lui demander si elle voulait sortir en échange de sa soumission, mais à chaque fois elle refusait et c'est rué de coups qu'elle retournait dans sa cellule. Dans cette pièce, elle pouvait à peine dormir et la faim lui tordait le ventre ainsi que ses blessures qui la faisaient souffrir, elle en devenait folle, finissant par croire qu'elle passerait sa vie dans cette minuscule pièce, à mourir affamée et fatiguée...
Mais un beau jour, une toute autre personne avait approché sa cellule. Ce jour-là, elle fit un sursaut en voyant quelque chose se glisse dans sa cellule par le dessous de sa porte. Une assiette. Remplie de viande et de riz, suivi d'une bouteille d'eau qui roulait vers elle. Ce n'était pas son acheteur qui était derrière cette porte, elle put s'en rendre compte en apercevant les pieds fins et en entendant cette voix douce et féminine qui la rassurait qu'elle pouvait se nourrir en paix. Cette fille était la fille de son maître, beaucoup plus gentille et humaine que son père, elle avait expliqué à la métisse qu'elle était contre l'esclavage et qu'elle ne supportait pas la savoir enfermée et battue. Alors elle voulait l'aider, lui apportant de la nourriture et à boire en douce, passant parfois la nuit pour parler avec elle de tout et de rien, ce que Reagan prenait à coeur.
C'est cette dénommée Imelda qui l'avait convaincu, lui faisant comprendre qu'il était tout de même préférable de faire quelques tâches ménagères et servir la famille lors des repas en échange de plats chauds et d'un lit, plutôt que de pourrir dans cette cellule. Alors elle avait fini par être libérée, devenant ainsi, comme l'avait promis la fille, une simple bonne. D'ailleurs, parlons-en de cette fille. Car Reagan avait passé près de deux mois à lui parler sans avoir une idée de son visage, et elle était loin de se douter de la beauté de cette inconnue. Une jeune femme de son âge, à la longue chevelure rousse et aux yeux bleu écarlate, aussi belle et douce que sa voix...
Elle s'était habituée à être la bonne de la maison, tant qu'on ne la cherchait pas. La femme de son maître était indifférente à elle, la respectait, mais ne remerciait jamais son travail, ce que la métisse avait fini par accepter, et le tout petit enfant, encore innocent, l'embêtait seulement pour avoir des biscuits, sinon il en oubliait presque son existence. Le seul problème, c'était son maître, qui ne pouvait s'empêcher de la provoquer et de, parfois, l'insulter sur sa peau mâte. Il savait qu'elle avait un fort caractère et qu'elle répondrait, ce qu'il calculait parfaitement. Alors il la punissait de coups, mais jamais elle ne baissait les yeux.Mais il y avait tout de même une part de bonne chose, car les deux filles s'étaient découvert une affinité encore plus grande qu'une simple amitié, vivant ainsi un amour caché. Lorsqu'elle faisait le ménage dans sa chambre, elles discutaient ensemble, et lorsque la métisse avait été blessée par son maître, c'était la rousse qui s'occupait de ses blessures. Au bout du compte, c'était grâce à elle si Reagan s'habituait à cette vie, sinon elle serait encore dans cette cellule, sans doute morte. Et c'est en réalisé cela, que malgré elle, elle avait fini par accepter cette vie...
Mais il y avait tout de même une part de bonne chose, car les deux filles s'étaient découvert une affinité encore plus grande qu'une simple amitié, vivant ainsi un amour caché. Tout le monde à le droit à sa part de bonheur après tout.

Vous n'avez rien compris.

Elles savaient toutes les deux qu'elles prenaient un risque énorme avec cette relation. L'une pouvait être bannie par sa famille, l'autre tuée. Mais elles avaient parfaitement su comment le cacher, préférant éprouver ce stress de se faire prendre que de retenir leurs sentiments. Les deux filles réussissaient à se retrouver seules, la métisse trouvant l'excuse d'aller chercher du bois pour la cheminer dans la forêt alors que la blonde la rejoignait peu après, lorsque tout le monde dormaient, Reagan rejoignait la rousse dans sa chambre, lorsqu'elle faisait le ménage dans sa chambre, elle prenait son temps, etc... Des tas de petites techniques de ce genre pour être ensembles tranquillement, sans que la famille ne se doute de quoi que ce soit. Elles vivaient heureuses avec ça, et c'était le principal. Mais Reagan était beaucoup trop heureuse, et ce monde n'avait toujours pas décidé de la laisser tranquille...

C'était pourtant un jour comme un autre, et elle était loin de se douter comment la journée allait se terminer.
Ce jour-là, Reagan avait répondu à son maître qui l'avait frappée si violemment de colère qu'il en avait ouvert son arcade. Comme d'habitude, c'est des mains précieuses de sa Imelda que l'esclave était allé se faire soigner. Dans sa chambre, alors qu'elle lui mettait un pansement, la rousse discutait comme d'habitude avec sa métisse, tel un petit couple normal, et c'est lorsque c'était fini qu'elles s'étaient embrassées. Cela était une habitude, elles le faisaient toujours, comme un petit rituel, ce baiser redonnant de la force à Reagan pour continuer. Jamais elles ne s'étaient fait prendre, même si c'était en plein milieu de la journée. Mais là, la porte s'était ouverte.
Il était déjà arrivé qu'un membre de la famille tombe sur une scène ambiguë entre les deux jeunes femmes, le petit frère les ayant déjà surprise en à se tenir la main par exemple, mais innocent et doux comme il était, il n'avait pas compris et, lui qui aimait bien l'esclave et sa soeur aînée, avait tenu sa langue lorsque Imelda lui avait confié que leur père ne devait pas savoir. Quant à la mère, elle se doutait des choses. Elle avait déjà vu Reagan retourner dans sa chambre au petit matin, sortant de celle de sa fille, mais elle n'avait rien contre elle et était, tout comme sa fille, contre l'esclavage. De plus, tant que la métisse n'approchait pas son mari, elle s'en fichait. Les deux adolescentes auraient préféré que ce soit l'une de ces deux personnes qui avait ouvert cette porte, mais malheureusement non, c'était bien l'homme de la maison. À la base, déjà en rage contre la métisse, il la cherchait pour l'envoyer nettoyer les toilettes, mais lorsqu'il vit les deux filles, l'une assise sur les genoux de l'autre, à s'embrasser sur le lit, sa rage devint encore plus grande...
Il n'était pas le genre d'homme à rester calme et prendre une décision plus tard, non, lui était du style à perdre le contrôle et devenir fou. Lui qui était en plus énervé au départ, là, sa propre fille ne le reconnaissait même plus. Personne n'était là, la mère étant au travail et le petit à l'école, il n'y avait donc personne pour entendre ce qu'il pourrait se passer dans la maison, l'homme en profitant encore plus. Il hurlait sa rage, des menaces envers la métisse, allant jusqu'à insulter sa fille de putain, puis il avait pris la première arme qui lui était passée sous la main; un long sabre noir, le brandissant face à l'esclave, prêt à la tuer. C'est à main nues que Reagan s'était défendue, récoltant quelques coupures, mais l'homme beaucoup plus imposant et fort qu'elle avait réussi à la mettre à terre, et c'est lorsqu'il fut sur le point de lui donner le coup de grâce qu'il reçu un coup de vase dans la tête, l'assommant d'un coup. C'était Imelda qui l'avait sauvé.
Elles n'avaient plus rien à faire ici, si l'homme venait à se réveiller il mettrait fin aux jours de la métisse et bannirait la rousse, c'est pourquoi les deux filles avaient fait leurs affaires pendant que l'homme était inconscient, prenant tout ce qu'elles pouvaient emporter pour vivre seules, partant de la maison, Reagan en profitant pour s'armer, volant le fameux sabre noir qui avait failli la tuer. Un sabre à la forme étrange et effrayante, digne d'être porté par un assassin...

Le voyage n'avait pas été si horrible que ça. De tout l'argent qu'elles avaient volé, les deux jeunes femmes avaient pu voyager sans craintes, même agréablement. Même si elles savaient qu'elles étaient recherchées, elles profitaient de leur liberté, surtout Reagan. Et puis elles pouvaient enfin être ensemble sans se cacher, même si parfois les regards étaient agaçants, elles n'étaient pas pour le moins dans la crainte d'être condamnées. Elles étaient allées jusque Narnia où, par une chance immense, Reagan avait retrouvé sa famille. Il ne restait plus que sa mère et sa petite soeur, le père les ayant abandonné pour une raison qu'elles ignoraient toujours. Elles avaient réussi à avoir une maison, se bâtir une vie stable et paisible lorsque l'homme était parti, ce qui les libéraient des avis de recherche à Calormen. Les deux filles avaient été accueillies avec joie, la métisse ayant tout gagné. Elle avait retrouvé sa famille, était aux côtés de celle qu'elle aimait, sous un toit et libre. C'était une vie heureuse qui s'était présentée à elle, mais tout à une fin bien entendu.
Ce bonheur n'avait duré que deux ans, c'est à ses 19ans que tout avait été brisé dans la vie de Reagan, ce qui l'avait changé à jamais...

Il était revenu, comme ça sans prévenir. Son beau-père. Il avait appris pour ce qu'il s'était passé au nord et était enragé après la métisse. Il était entré dans la maison et y avait mis l'enfer. La première chose qu'il avait voulu faire c'était tuer Imelda, fonçant vers elle jusqu'à en pousser violemment sa fille qui s'était mise sur son passage, mais Reagan l'avait directement défendue, prête à y laisser sa vie face à l'homme. Elle s'était battue avec lui, l'homme n'étant pas si fort et imposant que son ancien maître, elle savait le contrôler grâce à son courage et sa férocité. La métisse se sentait capable de le battre, elle y était presque, le frappant jusqu'à le mettre à terre. Mais soudainement, l'homme avait été pris d'une rage incontrôlable et lui avait donné un coup d'une force incroyable sans qu'elle s'y attende, un coup dans les côtes si puissant qu'elle en était directement tombé au sol, incapable de se relever. Mais il ne lui avait pas donné de coup de grâce non, il avait soudainement été pris de douleurs et s'était mis à hurler tout en se tordant dans tous les sens, les trois femmes et la petite fille le regardait dans sa transe, mais fut alors prise d'une grande peur lorsqu'elles le vit se transformer. Ses dents en crocs, ses ongles en griffes, ses yeux se colorant en un jaune perçant, et puis son visage changeait, son corps... Il devenait un loup-garou. Mais pas ce genre de loup-garou grand et majestueux, au beau pelage brillant et aux muscles tracés, non, lui devenait une bête trapue et petite, aux poils drus et irréguliers sur son corps maigre et tordu. Sans doute avait-il abandonné sa famille pour ça, il aurait été mordu et maudit par ces bêtes immondes, le punissant de ses actes, le contraignant à partir et subir son malheur. Il n'était plus conscient, cette bête horrible prenant le contrôle, et sa rage était si grande, qu'il en saccageait tout sur son passage. Reagan voyait tout sans pouvoir faire quelque chose, il voyait sa famille fuir, apeurée, tentant tant bien que mal d'aider la métisse. Mais elle devenait leurs points faibles et lorsqu'on tentait de l'approcher, la bête tuait. D'abord, il y avait la petite-soeur, un coup de griffe au visage si violent qu'elle en était tombé au sol, partie. Puis la mère, réussissant à relever sa fille, mais la chose revenant en vitesse pour griffer la jambe de Reagan, puis tuer sa mère en s'élançant sur elle, l'égorgeant de ses crocs. Et enfin, Imelda. Elle, avait presque réussi à sortir de la maison avec son amante, boiteuse et souffrante. Mais malheureusement, le monstre les avait rattrapés et alors que Reagan avait eu l'espoir qu'il les avaient abandonnés, il était arrivé par derrière et avait attrapé le cou de la jeune femme, arrachant sa gorge lentement de ses griffes devant la métisse. Reagan s'en souvient encore aujourd'hui, de ce sourire malicieux et sadique qui s'était esquissé sur ses babines, alors que sa bien-aimée mourrait devant elle, s'étouffant dans son sang...
Il voulait la punir de cette manière, tuant toutes les personnes qu'elle aimait et la laissant seule ainsi. Cette souffrance lui était plus grande que la mort elle-même, et c'est pourquoi il avait pris tant de plaisir à tuer celle qu'elle aimait. Il l'avait laissé comme ça, à genoux au sol à hurler sa peine, détruite. Mais lorsqu'il était en train de redevenir humain, c'est une lame noir qui avait transpercé son corps. Reagan avait trouvé la force d'aller chercher son sabre noir et de poursuivre l'homme-bête, trouvant le moment parfait pour mettre fin à ses jours et se venger. Elle avait donc réussi à le tuer, ce qui avait donné, alors qu'il se transformait lorsque la lame l'avait tué, un cadavre encore plus difforme et laid ce qui, au bout du compte, illustrait parfaitement ce qu'il était à l'intérieur...

Après cette tragédie, Reagan avait fait ses affaires et avait quitté le royaume de Narnia. Elle n'avait nul part où aller. À Calormen sa réputation était mauvaise à cause de son beau-père, et dans le nord, elle était recherchée, quant aux autres royaumes, elle avait toujours cette crainte d'être mal vue à cause de sa peau métisse, sans parler de sa réputation qui aurait pu voyager plus qu'elle ne le pense. Alors elle est partie vivre dans la forêt de Narnia. S'isolant dans sa peine et ses souffrances, espérant un jour perdre ses visions qui désormais la hantait sa cesse, ces souvenirs horribles de la mort de ces proches qui s'était déroulée devant ses yeux, un par un, et le visage de cette bête ignoble, ainsi que son sourire. Elle était complètement détruite, et pensait ne plus jamais pouvoir se relever.

Les corps avaient été soigneusement enterrés dans un endroit mérité, tandis que celui de la chose pourrissait, les charognards ne voulant même pas de lui, dans un endroit perdu, loin d'elle.

Elle était devenue un chien errant, vivant dans la forêt à chasser pour se nourrir, à dormir là où elle pouvait, parfois dans les arbres, parfois dans des grottes désertes. La belle métisse maigrissait à vue d'oeil, devenant de plus en plus faible et perdait de sa vivacité. Elle avait perdu l'envie de vivre et c'est pour cela que très vite, elle était devenue une épave. C'est au bout d'un mois qu'elle s'était écroulée au sol, trop faible et affamé, pensant qu'elle allait finir ses jours de cette manière. Elle ne s'était même pas battue, elle était restée à terre, prête à mourir... Mais pour une fois, une chance l'avait tiré du malheur.

A son réveil, elle était au chaud, une couverture au-dessus d'elle, à l'intérieur d'une grotte. C'est lorsqu'elle avait repris ses esprits qu'un museau s'était approchés de son visage, celui d'un loup. Elle pensait halluciner la première fois qu'elle l'avait entendu parler, mais le canidé lui avait bel et bien demandé si elle allait bien. C'était un grand loup noir, aux yeux bleus, à la voix grave et douce à la fois. Un dénommé Encre, pour ses marques étranges autour des yeux encore plus noires que son pelage, tel de l'encre qu'on lui aurait tatoué. Il avait pris soin d'elle pendant qu'elle était inconsciente, l'amenant jusqu'à sa grotte et allant chasser pour elle pendant qu'elle se réchauffait. Il lui avait amené de quoi manger et boire, même si c'était un lapin cru, elle avait mangé sans se plaindre, au contraire, elle ne savait comment le remercier. Lui qui paraissait pourtant être une bête sans coeur et cruelle, ce majestueux loup noir était en réalité une adorable boule de poil. Du moins, avec elle. Car c'est en rencontrant sa meute qu'elle avait réalisée qu'il n'avait rien d'un chienchien. Bras-droit de l'alpha, il était les muscles et son chef la raison. Et pourtant, ce n'était pas son chef qui avait demandé à sauver la métisse, mais bien le noir. Parce qu'il l'avait vu il y a quelques années, encore rayonnante et vivante, à parcourir la forêt et s'y sentir comme chez elle, chassant et montant dans les arbres, parce qu'elle était dans son élément. Il se reconnaissait en elle lorsqu'il était encore un louveteau, et se sentait dans le besoin de l'aider lorsqu'il était tombé sur elle, affalée au sol sur le point de mourir. Parce que lui aussi était passé par là, puis il est devenu fort et grand. C'est ce en quoi il voulait la changer, en une femme forte et puissante, qui ne montrait pas tout le malheur qu'elle avait vécu, mais plutôt les ténèbres et la peur pour se faire respecter. Garder son coeur derrière une carapace et ne la montrer qu'à ceux qui le mérite. Elle devait devenir comme ça, car elle le méritait.
Elle fut accueillie par la meute et même l'alpha, entraînée à vivre dans la forêt, et même à se battre malgré les quatre pattes des canidés, et Encre la renforçait de l'intérieur. Sa maigreur d'esclave et d'errante se transformait alors en musculature robuste, sa maladresse en agilité hors-paire, et sa fragilité en résistance. D'esclave, elle était passée en de longs mois à une louve solitaire. Reagan vivait parfaitement en meute et seule, et c'est grâce à ces loups et à son mentor, Encre, qu'elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. C'est de ce grand loup noir qu'elle a adopté cet étrange maquillage noir autour de ses yeux. Parce que le canidé et elle étaient pareils après tout.

La belle métisse a commencé à devenir une assassin par hasard, beaucoup de personnes la croisant dans la forêt, l'ayant vu avec les loups lui demandant de ses services pour tuer une personne en échange d'argent. Au départ, elle refusait, sceptique à l'idée de tuer pour de l'argent. Mais finalement, aux conseils du loup noir, elle prit conscience qu'elle avait vu assez d'innocents tués et maltraités. Sans doute, les personnes visées étaient loin d'être tout blanc, alors pourquoi pas. La mort ne lui faisait plus rien, alors tuer des personnes qu'elle ne connaissait pas ne pourrait pas la faire grandement souffrir. Alors elle avait commencé à tuer. Ses premières victimes lui faisaient quelques pincements au coeur, mais au fur et à mesure, elle tuait avec froideur et indifférence. Et jamais elle ratait son coup. C'est pourquoi, très vite, une réputation de sombre et effrayante d'elle fit le tour de Narnia. Une femme au maquillage noir au sabre étrange à la lame toute aussi sombre assassinait pour de l'argent. Elle gagnait beaucoup, mais vivait toujours dans la forêt, aux côtés de la meute ou cette maison abandonnée presque en ruine où elle s'était installée. De cet argent, elle s'était contenté de se faire tatouer divers motifs sur le corps, et de s'acheter des équipements de combats, gardant ce qui lui restait pour vivre, ou les économisant en cas de besoin.

Trois ans se sont écoulés depuis le premier assassinat de Reagan. Désormais, elle vit au jour le jour, dans cette maison abandonnée qu'elle a plutôt bien rénové elle-même. La belle métisse voit toujours ses loups et son mentor, ce dernier la conseillant encore aujourd'hui lorsqu'elle est perdue. De sa réputation, elle vit une vie plutôt tranquille, sans que personne n'ose l'importuner, même si elle est toujours recherchée au nord, mais de son changement physique elle est devenue méconnaissable pour les nordiques, et même son ancien maître. Reagan est désormais connu de tout le royaume de Narnia, vu comme étant l'assassin la plus compétente et effrayante, et donc la plus crainte. Des rumeurs tournent autour d'elle, parfois des vraies, parfois des fausses. Certains disent qu'elle serait l'enfant d'un démon, d'autre qu'elle aurait été élevée par un loup noir, qu'elle vivrait dans une meute de loups, qu'elle parlerait aux corbeaux, ou encore serait capable de prendre la forme d'un corbeau et d'un loup noir. On lui aurait même trouvé un surnom: le Corbeau. Car personne, au bout du compte, ne connaît son prénom, alors tout le monde la nomme ainsi. Une personne de mauvaise augure, voilà ce qu'elle est devenue. Et elle est bien ainsi.

PRÉNOM/PSEUDO : Sandankhr ÂGE : 17ans COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Membre de l'ancien fo (Akasha ) VOTRE DISPONIBILITÉ : deux à trois réponses aux rp par semaine mais je serais souvent connecté, c'est juste que je suis en période d'examens donc c'est chaud pour le rp x.x DES REMARQUES, DES IMPRESSIONS : écrire ici CRÉDITS : doomsdayy (gifs part 2), thatrphgirl (gif signature) MOT DE LA FIN : écrire ici