C'est fou comme le temps s'écoulait lentement lorsqu'on était sobre toute la journée. L'envie de boire ne manquait pas, mais étant donné que je résidais au Palais de Tashbaan, je ne trouvais pas cela très poli que de ne pas profiter de ma chambre et des services que l'on m'offrait en passant mes journée à boire dans une taverne. Bien évidement, j'avais tout de même besoin d'une certaine dose d'alcool dans le sang avant de pouvoir avoir la conscience tranquille pour la journée... Quoi ? En même temps on me sert un vin des plus délicieux dès le petit déjeuner, comment puis-je refuser ?

Avec ses histoires de météo instable, tout le monde évitait de sortir, même si il m'arrivait d'allais faire un tour dehors de temps à autre, il me fallait tout de parfois ravaler un peu ma fierté et faire comme les autres. Reprendre un semblant de "vie de Cour" me faisait bizarre. Ca ne me dérangeait pas de cotôyer du monde, mais j'avais oublié à quel point tous ce jouait sur les titres et les apparences. Même à Calormen, les Noble ne s'adressaient pas à n'importe qui. Et j'aurais pu passer mes journées bien seul si je n'avais pas mes beaux sourires et une bonne éducation.

C'était bien gentil de déverser des beaux discours, mais ça devenait lassant de toujours raconter les mêmes choses aux mêmes personnes. C'était sans doute pour cela que je n'avais jamais passé très longtemps à Cair Paravel. J'avais besoin d'air et de me vider l'esprit de temps à autre. D'ailleurs, aujourd'hui était précisément ce genre "temps" que j'avais bien envie de m'accorder. Prendre l'air me semblait assez délicat. D'après certaines personnes, rien qu'à voir le ciel on pouvait en juger que cette journée ne serait pas bonne pour aller faire du jardinage.

A défaut, donc, de pouvoir sortir, je me résignais à faire un tour dans la palais tout en évitant de croiser quique ce soit. Cette épreuve était affreusement compliquée et j'avais du tenir la conversation à une vieille Calormène en la félicitant sur la "beaaauuuté" de son nouveau chapeau en plumes de paon. En soit, il était absolument ridicule ce chapeau, mais bon, si on tenait un minimum à sa réputation ici, il fallait savoir complimenter même lorsqu'on aimait pas. Mais non, il ne s'agissait pas de l'hypocrisie. Enfin si, mais c'était un moindre mal. Tout le monde avait recours à ce moyen de toutes façons.

Après ma demi-heure à écouter la vieille m'expliquer la fabrication de son chapeau, je réussi enfin à m'éclipser pour aller me réfugier dans la salle d'armes. Au moins là, personne ne viendrait me chercher. Enfin, pas les vieilles Nobles en tout cas. Soupirant longuement, je fermai les yeux un moment pour savourer ce silence avant de m'intéresser à ce qu'il se passait dans cette salle. Faisant le tour de cette dernière, je m'arrêtais en face du mur sur lequel était accroché de nombreuses épées qui avaient toute une lame différente. C'était fou comme les armes Carlomènes étaient étrange. Ils ne pouvaient vraiment pas faire comme tous le monde ceux là.

Effleurant une lame du bout des doigts, j'eus un petit sourire en me souvenant de nombreux combats que j'avais fait. Tous n'étaient pas victorieux, mais ils n'en restait pas moins de bons souvenirs. Mais non ! Je ne suis pas Masochiste ! C'est juste que, chaque défaite est une nouvelle leçon. Je sortis soudainement l'épée qui était attaché à ma ceinture et la fit tourner un peu dans les airs. J'exécutais quelques mouvements et lorsque je me retournai, je découvris qu'il y avait un homme derrière moi. Oh ! Mais je connaissait cet homme !

- Rhaego Ba'al ! Je ne m'attendais pas à vous revoir dans de telle circonstances !

Il fallait dire aussi, que la dernière fois que j'avais vu cet homme, nous avions bien bu tout les deux et nous nous disputions pour savoir lequel d'entre nous repartirais avec la jolie demoiselle assise quelques tables plus loin. Au final, la demoiselle était partie, nous laissant nous battre comme deux imbéciles. Je pointai donc mon épée en direction du soldat d'un air de défi :

- Un peu d'exercice ? Je crois qu'en plus, nous avons encore quelques vieux compte à régler non ?

En soit, pas vraiment, seulement j'avais bien envie d'un duel à l'épée et j'étais sûr que Rhaego ferait un bon adversaire. Le défier de la sorte me trouvait donc approprier. Puis dans le pire des cas, si il le prenait mal, que ferait-il hein ? Il viendrait me taper dessus ? C'était tout ce que je demandais !

- Rephaïm Corydallis, j'espère au moins que ma présence ne vous dérange pas !

A entendre le ton employer par Rhaego, j'avais du mal à croire qu'il se sentait vraiment coupable de me déranger. De toute façon, ce n'était pas le cas donc je m'en fichais pas mal. Le Calormen semblait séduit par ma proposition. Il n'avait dit mot à ce sujet, mais son regard et son sourire parlaient pour lui.

- J'ai un peu abusé d'un vieil ami hier soir, mais qui serais-je pour refuser un peu d’exercice? Il ne faudra cependant pas trop m'en vouloir si mes réflexes sont amoindris, je tiens une sacrée gueule de bois ce matin. Enfin... Vous devez savoir ce que c'est! Votre réputation n'est plus à faire sur ça!

Rhaego mima le fait de boire à la bouteille tout en évoquant son "vieil ami". Ce qui me fit rire doucement. Pour une fois que ce n'était pas moi qui avait abuser de la boisson. D'ailleurs, j'étais étonné que ma réputation m'ai suivie jusqu'ici. En même temps, je ne devrais pas être étonné, la dernière fois que j'avais croisé Rhaego, c'était dans une taverne et nous étions bien éméchés tous les deux. J'avais même du mal à me souvenir de tous ce qui s'était passé ce soir là précisément. Nous nous étions longuement disputer au sujet d'une demoiselle mais ensuite ? Aucune idée.

- J'imagine que cette belle épée, tout comme mon cimeterre, n'est pas émoussée... On prend le risque? Et que diriez-vous de pimenter un peu cet exercice? Je prend votre arme, vous prenez la mienne. Je n'ai pas l'habitude de manier l'épée et j'imagine que vous n'avez pas non plus l'habitude de manier une arme calormène.

Cette idée était bien étrange, mais pourquoi pas après tout. J'haussai les épaules d'un air indifférent et jetais un coup d'oeil à mon épée avant de la faire sauter dans ma main pour que sa poignée se retrouve tendue vers Rhaego.

- L'alcool ne réussit à personne je pense. Et ça fait un bon moment que je n'ai pas eu de combat digne de ce nom alors... Votre gueule de bois vaudra bien mes articulations un peu rouillés. Je relève donc votre défi Rhaego, ma lame est votre pour ce combat.

Malgré les provocations de mon adversaire, je savais rester poli. Cependant, il ne fallait pas croire que je serais plus clément pour autant. Enfin, nous n'étions pas ennemis non plus, je n'avais aucune haine à proprement parler envers Rhaego. Juste une petite histoire de rivalité, rien de grave. Je me retrouvai ainsi avec une cimeterre dans les mains. Je ne m'étais jamais battu avec ce genre d'arme, et pour tout vous avouer, je n'étais pas très à l'aise.

Je me mis en garde, comme je l'aurais fait avec mon épée habituellement, c'est-à-dire, de profil. Je savais me battre avec un sabre, une cimeterre était une arme assez similaire... Il n'y avait que sa forme qui la rendait unique et à mon goût, bien trop imprévisible. J'attendis que mon adversaire se soit mis en position de combat également. Je n'eus pas besoin d'émettre un quelconque signal sonore pour comprendre que nous étions tous les deux prêts. Sans hésiter, je commençait à m'approcher de mon adversaire tout en tentant une attaque du tranchant de la lame.

Ma première fut un franc succès. Je réussi à toucher mon adversaire qui ne s'attendait pas à ce que le combat commence aussi vite apparemment. Du coup, je doutais que cette attaque compte réellement. Ce n'était pas très digne de réussir son coup alors que son opposant n'était pas près. Enfin... apparemment les moeurs Calormène n'étaient pas tout à fait les mêmes que les Narniennes vu que Rhaego ne sembla pas s'en plaindre.

- Eh bien! Vous n'êtes pas si rouillé que vous me laissez croire!

Pour toute réponse j'addressai un sourire de vainqueur à mon adversaire. A croire que l'alcool entretient tout de même un peu les articulations. Ok... Non, ce n'est pas vrai.... J'essaye juste de trouver un prétexte à mon alcoolisme... Oh le... Rhaego m'attaqua soudainement alors que je savourait ma petite victoire. Finalement j'avais tout de même perdu en réflexes et m'était fait avoir comme un matelot.

- Ou peut-être un petit peu finalement.

Je serais les dents en sentant une douleur dans mes côtes. La dernière fois que ce devait être ivre contre un autre gars ivre... Rien de très glorieux. Puis du coup, question douleur, je ne me rappelais pas de grand chose. Suivant les mouvements de mon adversaire, je le suivit jusqu'au centre de l'armurie tout en attendant le bon moment pour attaquer.

- J'espère que vous appréciez votre séjour dans notre magnifique pays et particulièrement dans le palais de notre Tisroc -puisse-t-il vivre pour toujours-! La gent féminine est à votre goût ici? Je vous ai vu avec une dame tout à l'heure, vous savez, celle avec le beau chapeau. Je ne savais pas que vous aimiez les femmes... Mûres. J'espère que ma mère ne croisera pas votre route, elle pourrait succomber à votre charme.

Alors comme ça il m'avait vu avec la dame de tout à l'heure ? En soit ce n'était pas bien grave. D'ailleurs je ne pris pas la peine de répondre et attaque directement. Malheureusement, ma lame ne brassa pas grand chose d'autre que de l'air. Cela m'apprendra à être trop impulsif. Pourtant je me remis directement en position et répondit à Rhaego sur le même ton sarcastique.

- Il faut croire que mes talents de séducteurs ne sont pas rouillés eux. Et pour votre mère, je ne peux rien y faire malheureusement. Mais fait attention, si elle possède votre charme, vous risquez de vous retrouver avec un père en plus.

Je fis un clin d'oeil malicieux à mon adversaire. Et bien quoi ? Il fallait bien que je lui prouve que tout n'était pas rouillé chez moi non plus. J'avais encore quelques talents. Puis mes mots avaient toujours été plus affinés que ma lame. Enfin... Sa dépend de quelle lame on parle...

Ce combat ne tournait décidément pas à mon avantage. C'était sensé être une simple confrontation, rien de bien grave. Cependant, cela m'énervait, je doit bien l'avouer, de ne pas parvenir, ni à toucher mon adversaire, ni à le faire taire. Je n'avais absolument rien contre le fait de se lancer des piques. Mais étant donné que je n'avais pas le dessus et bien... Je n'aimais pas ça. Oui, je suis mauvais perdant et sucesptible. Je le sais et l'assume entièrement.

- Heureusement pour moi, la polygamie à Calormen n'est autorisée que pour les hommes. Je ne saurais concevoir d'avoir un deuxième père plus beau et plus charmant que moi! Vos yeux bleus me feraient bien trop d'ombre à Tehishbaan!

J'aurais du me douter que ce petit compliment n'était pas de bon présage. En effet, le Calormène m'asséna un nouveau coup au bras qui déchira ma chemise en toile. Ce coup me fit soupirer longuement et je serrai les dents pour ne pas m'énerver davantages. Ca ne me dérangeait pas plus que ça d'avoir un vêtement déchirer. Ce n'était pas bien compliqué à réparer en soit. Mais je venais encore de me prendre un coup et ça... C'était rageant.

- Mes plus plates excuses

Rhaego s'inclina. En temps normal, je me serais peut-être incliné à mon tour, mais mes nerfs étaient à bien trop rude épreuve. Je me contentais donc de rester stoïque.

- Mais voyons le bon côté des choses, ce haut à moitié déchiré vous donne un côté aventurier ténébreux!

Un aventurier ténébreux ? Je levai un sourcil, étonné. Non, je ne vous dirais pas "on me l'avait jamais faite celle là !". Parce que oui... On me l'a déjà faite. Ce n'est pas pour rien qu'il fut un temps où on me surnommait "Le Capitaine Corbeau", à cause de la couleur de mes cheveux, du fait que je m'habillait souvent en noir et... Sûrement à cause de mon manque de bonne humeur à une certaine époque. Il fallait me comprendre aussi. Au moment où tout allait pour le mieux, j'ai perdu ma mère.

- Plus sérieusement... Nous ne nous sommes que rapidement croisé au bal et nous nous recroisons seulement maintenant. Que pensez-vous de ce magicien et de ce qu'il nous a dit? "Les Dieux sont en colère! N'oubliez pas, personne n'est à l’abri de rien!"

Maintenant qu'il en parlait, je me souvenais aussi d'avoir croiser Rhaego au bal. Enfin... A moins que je ne m'invente des souvenirs... J'avais un peu bu en compagnie de Luther, un faune Narnien, ce soir là. Mais je n'étais pas aller jusqu'à me prendre une cuite monumentale hein ! Je sais encore me tenir un minimum en société voyons.

- Je pense... Je pense que ce n'était pas des paroles en l'air et qu'il faudrait être fou pour les ignorer. Je ne sais pas ce que nous avons fait aux dieux, mais je n'avais pas besoin de ce bal pour savoir que nous ne sommes à l'abri de rien.

J'avais déjà parler de ce sujet avec le Prince Artaban quelques jours plus tôt. Je lui avait évoqué le fait qu'en mer, cela faisait longtemps que les dieux se déchaînaient mais que personne n'y faisait attention. Cependant, je ne trouvais pas l'utilité ici de la dire à Rhaego. Je n'avais pas non plus envie de parler de nouveau du passé. En attendant, j'attaquais de nouveau mon adversaire et essuya un nouvel échec.

- J'aimerai vous dire que cette lame est mal équilibrée ou que ce son mes réflexes qui se rouillent... Mais c'est bien peur que mes échecs ne sont du qu'à votre magnifique jeu de jambes.

J'adressai un sourire provocateur à Rhaego. Finalement, j'arrivais à me faire à l'idée de ma défaite. J'avais trouver un meilleur adversaire, il fallait que j'arrête de me plaindre un peu, ce n'était pas le fin du monde. Puis au lieu de m'énervé sur un combat, je devrais justement voir là une manière de m'amuser un peu, même si cela signifiait que je devais perdre. Après tout, il n'y avait rien en jeu. A par mon honneur peut-être, mais je savais très bien que ce denrier avait couler il y a bien longtemps avec mon navire dans une mer d'alcool.

- Sinon, je ne pense pas qu'à Tehishbaan mes yeux vous fassent tant d'ombre que ça. Nous savons bien tout les deux que ça ne sert à rien d'avoir des beaux yeux et de se montrer charmant si la condition physique de suit pas. Apparemment, se combat prouve que je risquerai de décevoir plus de monde que vous.

Cette conversation était assez bizarre tout de même. Personnellement, je savais qu'il ne s'agissait là que d'un jeu. Cependant, une personne qui nous entendrait parler ansi se poserai sans doute de nombreuses questions. Pourquoi deux combattants en train de croiser le fer lancent-ils autant de compliment à l'autre ? Mais tout simplement parce qu'il s'agissait là d'un second combat entre nos égos respectifs voyons.