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 Lenaë, running down to the riptide

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MessageSujet: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 1:49



Lenaë Amalya Darröw
Lady, running away to the riptide, taken away to the dark side


NOM COMPLET : Lenaë Amalya Darröw DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Le 28 août 656 dans un village paumé de la campagne archenlandaise ÂGE : 22 ans, bientôt 23 LIEU DE RÉSIDENCE ACTUEL : En ce moment, Lenaë vit sur le bateau pirate de sa famille, la Flèche, et quand elle n'est pas en mer, dans un appartement de Hauterive avec Olivia TITRE ET/OU PROFESSION : Pour se rendre fréquentable Lenaë se dit tisserande, mais elle est avant tout pirate FAMILLE : Lenaë descend d'une longue lignée de pirates assez respectée, dont les chefs de clan sont ses grands-parents paternels Marlowe et Darya Darröw. Ses parents, Shereen et Gaspard, ont coupé les ponts avec le reste de la famille pour vivre tranquillement, et récemment Lenaë s'est brouillée avec eux si bien qu'ils ne se parlent plus. Enfin, Lenaë a une grande soeur de trois ans son aînée, Riwana, dont elle était très proche jusqu'à sa disparition il y a six ans. SITUATION : Célibataire GROUPE : Les Archenlandais AVATAR : Sarah Bolger

Lorsqu'on rencontre Lenaë, on peine à croire que cette fille est vraiment une pirate. C'est vrai que son allure sage cache bien son jeu, ce dont elle profite toujours. Lenaë a en effet tendance à beaucoup mentir et avoue être une comédienne plutôt douée, ce qui s'avère souvent utile. Dans certains cas, cela lui joue des tours car la jeune femme est également quelqu'un d'impulsif et insouciant. De nature rêveuse, elle n'imagine jamais que le meilleur scénario possible et fait preuve d'une grande naïveté, si bien qu'elle affronte difficilement les mauvaises conséquences de ses actes. Elle est curieuse et ne manque jamais une occasion de vivre une aventure, sa détermination sans bornes l'aidant à réaliser ses souhaits. Ayant toujours été considérée par ses parents comme très bien élevée, Lenaë a un jour décidé de se rebeller et c'est ce qui l'a mené à la piraterie. Bien qu'être obéissante et polie demeure dans sa nature, Lenaë était bien décidée à choisir sa propre voie et faire « ce qui n'était pas bien ». A Hauterive, la ville de pirates, la jeune femme a fait la connaissance de bon nombres de personnages plus étranges et effrayants les uns que les autres. N'y ayant jamais été habituée, cela aurait pu la rebuter mais pas du tout. On lui a toujours appris à avoir de la compassion pour son prochain, et connaître la pauvreté l'a rendue généreuse et solidaire envers les autres. Malgré la bonne opinion qu'elle s'efforce d'avoir de chacun, Lenaë s'inquiète beaucoup de la façon dont les autres la voient et n'est jamais très à l'aise en présence de personnes qu'elle ne connaît pas. Elle supporte mal la critique, à moins qu'il ne s'agisse de commentaires sexistes émis par son capitaine, ce qui l'agace terriblement. Lenaë déteste les injustices et ne comprend pas qu'on puisse croire qu'une femme vaut moins qu'un homme, ça a surtout tendance à la révolter. Lenaë est donc tantôt douce tantôt survoltée, ce qui reflète son appartenance à deux milieux très différents : la campagne et la mer.

Pour vous donner quelques détails supplémentaires sur Lenaë qui vous feront penser à un profil de site de rencontre, voilà :
Sa couleur préférée est le bleu et son plat favori le moules-frites. Elle possède un poignard mais s'en sert rarement à cause de sa phobie du sang qui est apparue après qu'elle ait tué un marin narnien. Elle apprécie les personnages originaux, les voyages en bateau et les balades à la plage, mais n'est pas insensible non plus aux paysages verts de la campagne. Elle tient également très bien à l'alcool, ce qui lui vient de son éducation rurale.

Que pensez-vous des récentes explorations lancées par les rois ? Si vous le pouviez, quel rôle y joueriez-vous ? Ah, je peux enfin m'exprimer par moi-même dans ma présentation ! Mince, ce n'est pas une question facile... Hum, je dirais qu'avant, ces explorations m'intéressaient beaucoup. J'aurais vraiment aimé y participer, en montant à bord de l'un de ces bateaux pour découvrir ce que la mer nous cache. C'est une bonne chose que les rois incitent les gens à être curieux de ce qui les entourent, et puis on pourrait faire des découvertes fascinantes. Cependant, depuis la mort de mon oncle lors d'une de ces expéditions, je suis bien moins enthousiasmée par ce sujet. Je finis par croire que c'est bien trop dangereux, mais je comprends parfaitement ceux qui sont encore tentés par l'aventure. J'espère qu'il n'y aura pas d'autres morts, même si à ce que j'ai entendu dire, c'est déjà le cas...

Croyez-vous que les évènements étranges et soudains qui s'abattent dans votre royaume soient directement liés aux dieux ? Êtes-vous inquiet ? Je dois dire que je n'ai été témoin d'aucun événement bizarre, en revanche j'en ai souvent entendu parler avec les marins de Hauterive... Toutefois, je ne saurais dire s'ils ont exagéré les faits ou non, comme ils sont tous plus ou moins portés sur la boisson et que ce qu'ils racontent est vraiment invraisemblable. Quant aux nombreux bateaux d'exploration balayés par les tempêtes, je pense plutôt qu'il s'agit de l’œuvre de la mer. A mon avis, les hommes devraient être autant inquiétés par elle que par les dieux... Je ne vois pas pourquoi de telles entités viendraient perturber la vie des hommes, à vrai dire. Franchement, je ne serai pas inquiète tant que je n'aurai pas vu un de ces événements de mes propres yeux.

Comment voyez-vous votre vie future ? J'aime penser que tout ira bien, alors je suis assez optimiste quant à mon future. J'ai de grandes attentes, en tout cas... Je sais que je continuerai la piraterie avec Olivia, et j'espère que ma famille ira mieux. J'aimerais me réconcilier un jour avec mes parents et aussi retrouver Aurore, même si je ne vois pas comment. Et manger des moules-frites, tiens. On verra bien.


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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 1:49




C'est l'histoire de la viiie
Though the truth may vary, this ship will carry our bodies safe to shore



Partie 1 : Des pirates à la campagne

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Lenaë avait toujours eu l'impression de bien connaître la mer sans pourtant l'avoir jamais vue. Alors que tous les membres de sa famille étaient nés les pieds dans l'eau, Lenaë avait grandi au fin fond de la campagne, entourée par les champs. Et même si les paysages de chez elle étaient verts plutôt que bleus, l'océan avait toujours fait partie d'elle. Il fallait dire qu'elle avait cela dans le sang, au sens propre. Je ne veux pas dire par là que Lenaë avait de l'eau salée dans les veines, mais ses ancêtres et toutes les générations de Darröw qui s'étaient succédées avaient vécu ou vivaient en harmonie avec la mer. Ce n'étaient pas d'honnêtes marins, non, mais plutôt... des pirates. Et les parents de Lenaë en avaient été eux-mêmes, et sa grande sœur Aurore aussi, ou du moins autant qu'on peut l'être jusqu'à ses quatre ans. Mais Lenaë n'avait jamais eu l'occasion de faire partie du milieu, et pour cause : sa naissance avait poussé ses parents à prendre une retraite anticipée et couper les ponts avec le reste de la famille.

C'était en tout cas ce qu'elle avait compris aux dires de ses parents et de sa sœur. Après une vie mouvementée sur les flots, les Darröw s'étaient retirés au fin fond de la campagne archenlandaise avec leur première fille pour ouvrir un commerce de tissus. Quelque temps après leur arrivée, Lenaë vint au monde. C'était le dix-huit août de l'an 656. Aujourd'hui, la jeune femme ne garde que très peu de souvenirs de ses premières années, mais ceux qui subsistent sont toujours très agréables. Lenaë se rappelle de ses parents la cajolant, comme ils le firent tout au long de sa vie, ou encore de sa grande sœur veillant sur elle. Si Lenaë retient un souvenir très fort de sa petite enfance, c'est la grande admiration qu'elle éprouvait, et éprouve encore aujourd'hui, pour Aurore. De nombreuses petites fille rêvent de ressembler à leur grande sœur et Lenaë faisait partie de celles-là. Bien qu'elle ait compris que ses parents désapprouvaient les innombrables bêtises que pouvait inventer son aînée, Lenaë trouvait que tout ce qu'Aurore faisait était génial et qu'elle était le modèle à suivre. Au grand soulagement de ses parents, elle était bien moins chahuteuse que son aînée, une digne fille de pirates. Peut-être était-ce parce qu'elle n'avait jamais connu cette vie, mais Lenaë était une enfant très sage et obéissante, timide aussi, alors qu'Aurore était plus audacieuse et hardie. Malgré leurs différences, les deux sœurs étaient très proches, et Lenaë savait qu'elle pouvait toujours compter sur l'appui de sa grande sœur adorée.

L'enfance de Lenaë fut bercée par les récits de ses parents sur leur ancienne vie en mer. Les histoires qu'elle entendait étaient palpitantes, plus captivantes que beaucoup de contes qu'elle avait entendus ailleurs. Même si son père et sa mère ajoutaient à la fin de chacun de leurs récits que c'était trop dangereux et qu'ils étaient plus heureux maintenant, dans cet endroit tranquille, la fillette n'avait aucun mal à percevoir la nostalgie dans leur regard. Elle se doutait qu'ils regrettaient leurs aventures trépidantes, lorsqu'ils passaient de longues journées ennuyeuses à attendre qu'un client passe enfin la porte de leur commerce. Elle avait entendu quelques histoires à ce sujet auprès d'Aurore, bien que cette dernière ne s'en souvienne que très peu, mais elle avait compris que ses parents étaient très heureux avant. Quand elle leur demandait si leur ancienne vie leur manquait, son père et sa mère lui répondaient que « non, évidemment ! », mais ils marquaient toujours un temps d'hésitation. Lenaë se demandait alors si ce n'était pas un peu sa faute si ses parents avaient l'air mélancolique lorsqu'ils évoquaient leur famille à qui ils n'avaient plus parlé depuis sa naissance, ou l'excitation qu'ils éprouvaient les quelques minutes précédant un abordage. Plutôt que d'éprouver de la culpabilité, qui était un sentiment bien trop désagréable à son goût, Lenaë utilisait ses connaissances sur la piraterie pour jouer avec les autres enfants du village.

Sa grande sœur était une des meneuses de bande, ce qui faisait que Lenaë était très respectée. Il lui arrivait de jouer avec Aurore et les plus grands, mais elle ne voulait pas l'embêter alors elle restait avec ceux de son âge, pour la plupart des fils et filles de paysans qui la faisaient beaucoup rire. Son père, sa mère et sa sœur l'avaient bien avertie de ne jamais révéler le secret de leur famille à quiconque, sous peine de s'attirer de gros ennuis, et la petite fille racontait à ses amis que ses informations lui venaient de livres de sa bibliothèque, alors qu'elle ne savait même pas encore lire. Elle passa de très bons moments à jouer aux pirates dans les champs. Leur navire consistait en quelques caisses en bois que des amis avaient « empruntées » à leurs voisins, et chaque enfant avait un rôle sur le bateau. Lenaë tenait souvent le rôle de la vigie comme elle était légère, et elle grimpait au tronc du plus haut chêne des bois comme un marin monterait le long d'un mât pour atteindre son nid-de-pie à elle, une branche plus grosse que les autres et dégagée du feuillage. Un foulard noir délavé qu'elle avait piqué à ses parents, attaché à la cime du chêne, faisait figure de pavillon noir.  De son poste, elle surveillait les océans de verdure qui l'entouraient et sonnait l'alerte lorsqu'une bande ennemie venue d'un autre village se pointait à l'horizon. Elle redescendait alors de son perchoir et rejoignait ses amis pour participer à la bataille et défendre leur territoire, armés de frondes et de bâtons. Lenaë veillait à ne pas être trop amochée lors des conflits : ses parents lui avaient répété maintes fois que se battre était mal, mais cela lui paraissait un conseil bien hypocrite venant de leur bouche d'abord, et ensuite Aurore le faisait, et tout ce que Aurore faisait était bien.

Ses parents l'auraient sûrement grondée s'ils avaient su à quels jeux elle prenait part, souhaitant éviter à tous prix qu'elle se rapproche du milieu de la piraterie. Ils ne faisaient que l'y inciter, avec leurs histoires, mais ils ne pouvaient s'empêcher d'en raconter d'autres car ces moments passés leur manquaient terriblement. Malgré tout l'amour que Lenaë éprouvait pour ses parents, elle ne pouvait s'empêcher de trouver égoïste leur manière de ressasser ces histoires devant elle, comme s'ils parlaient du bon vieux temps – bien qu'ils disent le contraire – alors qu'elle était la seule à ne jamais en avoir eu un aperçu. Elle aussi serait pirate un jour, et son père et sa mère ne s'en douteraient jamais. Ils prenaient tant soin à faire d'elle une fille sage et inoffensive qu'ils s'étaient persuadées que c'était sa véritable personnalité. Lenaë adorait ses parents et tout ce qu'ils faisaient pour elle ; en revanche, elle n'appréciait pas qu'ils la couvent de trop comme s'ils cherchaient à ce que leur oisillon ne s'envole jamais du nid. Ils la voyaient comme un ange à côté de sa sœur qu'ils n'avaient pas eu de le temps de « dépirater », et Lenaë profitait parfois de cette trop grande confiance pour faire des coups en douce. Ils n'auraient jamais cru, par exemple, qu'elle puisse se battre contre d'autres enfants, et attribuaient les déchirures et les taches de boue sur ses vêtements à des chutes, puisque Lenaë était si innocente qu'elle ne tenait pas debout, bien sûr... Elle aimait donc infiniment ses parents mais se rebellait à sa manière, tentant de leur faire comprendre qu'ils devaient changer de comportement avec elle.

A son grand désespoir, ses parents continuèrent de la voir de la même façon tout au long de son adolescence. Lenaë n'était pas une enfant à problèmes, mais on la pensait toujours incapable du moindre méchanceté. Ils étaient si gentils avec elle que Lenaë se sentait incapable de s'opposer à eux de peur de leur faire du mal, et c'était un gros défaut. Alors qu'Aurore arrivait à marquer son indépendance, Lenaë ne leur refusait presque rien pour ne pas les décevoir. Elle se sentait affreusement bête et faible à côté de sa sœur qui avait un fort caractère et de la volonté, alors qu'elle se laissait faire. Pour leur faire plaisir, elle accepta d'apprendre le métier de tisserande auprès d'une vieille voisine. Ce n'était pas si déplaisant que cela, mais elle ne s'imaginait pas faire la même chose toute sa vie, et elle rêvait toujours de voir la mer et les pirates. Elle se trouvait lâche à se soumettre à ses parents sans protester alors qu'elle voulait faire l'inverse, et elle n'osa même pas en parler à Aurore tant elle avait honte. Heureusement, elle pouvait échapper à cet amour étouffant en passant du temps avec ses amis. Avec sa grande sœur chérie bien sûr aussi, mais Aurore grandissait et Lenaë craignait de la déranger. Elle passa ainsi son adolescence à réfléchir à une façon de faire ce qu'elle souhaitait sans blesser ses parents.


Partie 2 : Le feu détruit les magasins et fait disparaître les sœurs

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Comme vous aurez pu remarquer suite à cette lecture, la vie de Lenaë n'avait absolument rien de passionnant jusqu'alors. Elle était prédestinée à devenir une petite tisserande soumise à ses parents qui avaient un passé bien plus excitant que tout ce qu'elle aurait jamais pu espérer pour son propre futur. Ce fut une nuit de 673, alors que l'Archenlandaise avait dix-sept ans, qui marqua un grand tournant dans sa vie.

Lenaë dormait du sommeil du campagnard paisible – c'est-à-dire très profondément – lorsque son père vint la tirer brusquement du lit et la jeta par la fenêtre. N'allez pas penser que monsieur Darröw était devenu fou, non non. Il ne s'agissait pas d'une tentative de meurtre, mais plutôt de sauvetage. Lenaë s'écrasa sans rien comprendre sur une meule de foin et avant qu'elle ait eu le temps de reprendre ses esprits, ses parents tombèrent à côté d'elle et l'entourèrent de leurs bras comme pour la protéger. Mais la protéger de quoi ? C'est alors qu'elle ressentit la chaleur étouffante et l'odeur âcre de fumée qui l'auraient presque faite suffoquer. Elle se défit de leur étreinte et chercha sa sœur du regard sans la trouver, ne voyant que quelques personnes du voisinage à l'air inquiet, puis remarqua la lumière orange et aveuglante qui semblait provenir de l'angle de sa maison, au niveau du magasin de ses parents. Le feu, il y avait le feu dans la boutique ! Lenaë se précipita dans cette direction, talonnée par ses parents qui lui criaient de faire attention, et alors qu'elle arrivait face à la devanture du magasin, elle dut vivement reculer pour ne pas être brûlée. Les flammes ravageaient le seul moyen de sa famille pour gagner leur vie. Si l'étage s'effondrait, les Darröw n'auraient plus rien. Mais leurs possessions n'étaient pas ce qui préoccupait le plus Lenaë : où était passée Aurore ?

Elle voyait de courageux voisins qui s'activaient à ramener de l'eau du puits, heureusement peu éloigné de leur maison, pour éteindre le feu. Mais Aurore ne se trouvait pas parmi eux. Terrorisée, Lenaë courut demander à ses parents si ils savaient où elle était, ce à quoi ils répondirent négativement, blancs comme un linge. Lenaë éclata en sanglots dans leurs bras, horrifiée à l'idée que sa sœur puisse se trouver dans les flammes. Elle sentit que ses parents tremblaient alors qu'ils lui caressaient le dos pour la rassurer, mais elle ne se calma que lorsqu'elle entendit un homme du quartier annoncer avec soulagement que le feu avait été maîtrisé. Alors que des acclamations de joie retentissaient de toutes parts et que des personnes venaient s'assurer que les Darröw allaient bien, Lenaë se détacha une nouvelle fois de ses parents et s'élança vers les ruines du magasin en hurlant le nom de sa sœur, espérant la voir en sortir saine et sauve et au pire couverte de suie. L'étage semblait ne pas trop avoir été touché, elle aurait pu s'y réfugier... Quelqu'un lui cria de ne pas y aller, que c'était dangereux, mais Lenaë n'écouta pas et se jeta à l'intérieur, persuadée qu'elle allait sauver son aînée. Elle regretta presque aussitôt son geste : l'obscurité de la nuit mêlée à la suie  l'empêchaient de voir que ce soit, et l'air était irrespirable. Désorientée, elle chercha à tâtons un appui pour se guider dans le noir, mais sa main entra en contact avec un meuble qui tenait à peine debout. La chaleur qui s'en dégageait la brûla et elle retira vivement sa main, et malheureusement... le meuble la suivit.

Par chance pour elle et sa stupidité, on vint la dégager presque immédiatement si bien qu'elle ne garda que des blessures superficielles. Mais tout le monde dans le quartier avait été témoin de sa bêtise et les légères brûlures sur son visage et son corps semblaient être là pour confirmer ses parents sur le fait qu'elle ne pouvait pas être indépendante d'eux, ce qui était loin de l'enchanter. Enfin, il y avait plus grave. Le meuble avait réussi à assommer Lenaë – elle ne l'avait jamais aimé de toute façon – et elle ne se réveilla que le lendemain aux alentours de midi, chez la vieille voisine qui lui avait appris à tisser. Après l'avoir remerciée chaleureusement et rassurée sur son état, Lenaë fonça chez elle avec l'espoir d'avoir enfin des nouvelles de sa sœur, que la vieille dame lui avait dit ne pas avoir revue. C'est en arrivant à la hauteur du magasin que la jeune fille remarqua un détail qui lui fit froid dans le dos. Elle ne l'avait pas remarqué la nuit dernière à cause de l'obscurité, mais les vitrines étaient en partie brisées. Ce n'était pas comme si elles avaient explosé à cause de la chaleur, mais plutôt comme si quelqu'un les avait cassées volontairement. On ne savait pas la cause de l'incendie, et si c'était criminel ? Mais alors qui pourrait faire ça ? Ses parents tenaient un modeste commerce de tissus, ils étaient loin d'être riches et rien que l'aspect de leur maison en témoignait. Ce ne pouvait donc pas être un vol, ni une affaire de concurrence. D'autre part, ses parents étaient appréciés de tous dans le village, elle ne voyait pas qui pourrait leur vouloir du mal. Il était ridicule de penser à leurs connaissances pirates, ils n'auraient pas attendu si longtemps pour leur causer du tort. A moins que l'incendie ait un lien avec la disparition de sa sœur... Enfin, si elle avait vraiment disparu. Peut-être qu'elle était simplement allée chez un ami sans les prévenir, cela pouvait arriver, elle était grande. Bien qu'un doute horrible lui pesa sur le cœur, Lenaë tenta de se persuader qu'il ne s'agissait que de ça.

Ce n'est que lorsque Lenaë passa le seuil du magasin, avec plus de précautions cette fois, qu'elle se rendit compte de ce que cet incendie représentait. Avant qu'elle ne parte, la vieille dame lui avait assuré que des hommes avaient vérifié la solidité des fondations : le feu n'avait eu le temps de faire du dégât que du côté de la marchandise grâce à l'intervention rapide du voisinage. Ils avaient déjà eu beaucoup de chance mais se retrouvaient quand même ruinés. Ils n'auraient jamais assez d'argent pour réparer les dégâts et remplacer la marchandise. Au moins, ils avaient un toit où dormir, et la plupart de leurs affaires à l'étage étaient intactes. Malgré ses idées positives, un grand désarroi envahit Lenaë, quelque chose lui disant que rien ne serait plus jamais comme avant. Elle trouva ses parents assis en silence à l'étage. Ils avaient les yeux gonflés et la mine tirée ; eux aussi devaient certainement penser à toutes les difficultés qui les attendaient. Lorsqu'elle osa enfin demander s'ils avaient des nouvelles de Aurore, ils lui répondirent que non. Elle s'y attendait. Elle avait perdu tout espoir en voyant la mine abattue de sa famille.

Aurore ne refit pas son apparition du reste de la journée. Même s'ils n'en parlèrent plus, Lenaë comprit que ses parents reliaient également la disparition de leur fille au saccage de leur boutique. Cette nuit-là, Lenaë rêva que sa grande sœur rentrait enfin et lui disait que tout allait bien, que rien n'était arrivé. Ce rêve lui parut si réel que Lenaë se réveilla d'excellente humeur et se prépara à aller passer une journée dans les champs, persuadée que l'incendie n'était qu'un vilain cauchemar. Mais lorsqu'elle entra dans la chambre de sa sœur pour aller lui dire bonjour, elle s'aperçut qu'une grande partie de ses affaires avait disparu. Le retour à la réalité lui fit l'effet d'une douche froide. Aurore était bien passée à la maison cette nuit, pendant que tout le monde dormait, mais elle n'allait pas rentrer de sitôt. La mort dans l'âme, Lenaë descendit rejoindre ses parents dans la boutique et l'état de désolation de son environnement ne lui fit plus aucun effet. A la mine de ses parents, elle se douta qu'eux aussi avaient compris que Aurore était revenue, mais personne ne voulut en parler.
Sa mère s'occupa de ses brûlures puis ils s'affairèrent à remettre la boutique en état.

Cette entreprise dura très longtemps. Si longtemps que Lenaë partit avant la fin, mais nous parlerons de cet épisode un tout petit peu plus tard. Les Darröw reçurent encore de l'aide de leurs merveilleux voisins qu'ils avaient dû remercier de toutes les manières possibles une bonne centaine de fois chacun. Lenaë participait activement aux préparatifs, le travail l'aidant à oublier ses soucis. Les jours passaient à une vitesse fulgurante et il n'y avait toujours aucun signe d'Aurore. Lenaë n'arrivait pas à comprendre ce qu'il s'était passé, et elle s'inquiétait terriblement pour sa sœur. Elle était persuadée qu'Aurore était vivante, c'était évident, sa sœur était bien trop maligne pour se faire tuer. Mais elle devait avoir de graves soucis, et Lenaë espérait qu'elle ne souffrait pas trop. Elle était certaine que sa sœur ne l'aurait jamais abandonnée pour une raison sans importance. Aurore lui manquait terriblement, et les journées étaient fades sans elle. Lenaë ressentait un grand vide en elle, elle avait perdu son modèle et celle sur qui elle pensait toujours pouvoir compter. Ses parents souffraient beaucoup aussi sans le montrer, elle le savait bien, mais personne ne parlait de Aurore à la maison. Parfois, en passant près d'un groupe de villageois, Lenaë les entendait évoquer le nom de son aînée. Lorsqu'ils la remarquaient, ils se taisaient et lui adressaient un air gêné. Ils manquaient de discrétion mais Lenaë ne leur en voulait pas, elle comprenait qu'ils s'interrogent car c'est qu'elle faisait aussi.

Elle avait compris au cours d'une conversation qu'elle aurait besoin de travailler pour aider ses parents à avoir assez d'argent pour racheter de la marchandise. Cela la désespérait car elle ne se sentait absolument pas d'humeur à tisser. L'absence de sa sœur la démoralisait complètement, mais passer ses journées à tripoter des fils l'aurait achevée. Et enfin, un jour, elle trouva une solution à son problème. Alors qu'elle traversait la prairie pour rentrer les chèvres de son voisin pendant qu'il aidait ses parents à nettoyer la boutique, elle remarqua le grand chêne dans lequel elle jouait petite. Elle n'avait pas beaucoup parlé à ses amis depuis l'incendie mais elle savait qu'ils étaient compréhensifs. Se rappeler de ses souvenirs d'enfant lui réchauffa le cœur, et elle se décida à s'en approcher. La végétation avait poussé autour, mais il était toujours le même. Elle se rappela du foulard noir et, levant les yeux, elle s'aperçut qu'il était toujours attaché au sommet de l'arbre mais bien moins visible car le feuillage le dissimulait en partie à présent. Cette vision lui fit l'effet d'un déclic : elle avait trouvé un autre moyen de gagner de l'argent pour aider ses parents.


Partie 3 :  L'aventure de Lenaë hors de la cambrousse et une famille hors-du-commun


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Ce que Lenaë avait prévu était de retrouver les autres membres de sa famille : les Darröw demeurés pirates. Depuis toute petite déjà, elle en rêvait. La famille représentait ce qu'il y avait de plus important à ses yeux, or elle ne connaissait que trois membres de la sienne. Et encore, quelle famille ! Sa sœur avait disparu mystérieusement elle n'était pas honnête avec ses parents. Retrouver les autres serait peut-être l'occasion de réunir tout le monde à nouveau. Et Lenaë avait une chance de réussir : au fil des ans, elle avait collecté en secret les précieuses informations que ses parents révélaient sur leur passé dans leurs nombreux récits. Ainsi, ses grands-parents maternels se nommaient Marlowe et Darya. Ils occupaient une fonction importante au cœur de la vie pirate, mais Lenaë ignorait laquelle. Ils avaient un autre fils, Nolan, de quelques années plus vieux que son père et très proche de lui jusqu'à leur séparation. Quant aux parents de sa mère, Lenaë ne savait presque rien d'eux hormis qu'ils n'étaient pas pirates mais résidaient dans la même ville que les Darröw. C'était d'ailleurs une petite cité portuaire située à l'embouchure de la Flèche Coudée vers l'océan, mais ses parents avaient été assez prudents pour en taire le nom. Trouver la bonne ville serait sûrement la partie la plus difficile de son entreprise, mais il suffirait qu'elle reçoive l'aide d'une personne qui connaîtrait bien le pays... Comme un cocher, par exemple.

Le départ fut très difficile pour Lenaë. Quitter ses proches, et en particulier ses parents, qui plus est pour la première fois de sa vie, se révéla horriblement douloureux. Alors que la calèche l'emportait loin du village où elle avait grandi, Lenaë ressentit comme un arrachement au cœur ; elle eut le sentiment d'abandonner son enfance derrière elle. Elle pleura quelques instants comme pour faire le deuil de cette partie de son existence désormais révolue, se sentant tout à coup déprimée. Mais son courage revint au galop dès qu'elle songea à tout ce qui l'attendait. En effet, la personne dont elle avait besoin, son cocher, se trouvait juste devant elle et pouvait la mener là où elle le voudrait. Elle passa la tête par la fenêtre et lui formula sa requête un peu... étrange : « Excusez-moi, monsieur, mais j'ai changé d'avis... Je souhaiterais atteindre une ville à l'est, là où la Flèche Coudée rejoint  l'Océan et où l'on rencontre beaucoup de marins, à ce que j'ai entendu dire. ». Par marins Lenaë entendait évidemment pirates, mais le dire  n'aurait pas eut très bon effet. Elle craignit pendant un instant que son cocher n'ait pas entendu sa demande ou ait préféré l'ignorer, mais il finit par faire demi-tour et prendre la direction opposée à celle d'Anvard. Lenaë allait enfin connaître l'aventure.

Lenaë, grande paresseuse, dormit pendant la presque totalité du trajet et ne s'éveilla que le lendemain à l'aube, alors qu'un homme inconnu lui secouait vigoureusement le bras. Lenaë fut tout d'abord effrayée mais elle se souvint que le cocher l'avait prévenue la veille qu'il serait relayé pendant la nuit ; cet homme-là était donc le nouveau, et il lui lui annonçait qu'ils étaient arrivés à destination. Surexcitée, Lenaë sauta de la calèche pour aider l'homme à décharger ses affaires. Étrangement, la jeune femme ressentit l'impression de l'avoir déjà vu ; pourtant, elle n'aurait pu dire où. Il s'agissait d'un homme dans la cinquantaine, assez grand et de carrure imposante, vêtu d'un habit de voyage gris très simple. Il portait sa barbe et ses cheveux brun grisonnant très longs, si bien qu'on distinguait à peine les traits de son visage. Malgré son physique peu avenant, quelque chose en cet homme inspirait une infinie confiance à Lenaë. Il devait s'agir de ses yeux, de grands yeux bleus qui évoquaient la mer à la jeune femme – ou en tout cas celle qu'elle s'était toujours imaginée, puisqu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de la voir. Le cocher se montra très gentil avec elle. Il lui expliqua qu'il allait l'accompagner dans une auberge où elle pourrait s'installer ; lui s'y reposerait un peu avant de reprendre la route. Toutefois, lorsqu'il fut temps de partir pour cette auberge – ils se trouvaient alors dans une sorte de hangar pour calèches – le cocher se montra plus soucieux. Il la prévint qu'ils s'apprêtaient à traverser « une ville pleine de bandits, d'ivrognes et de voleurs » et que mieux valait ne pas se faire repérer par des gens mal intentionnés. Il rabattit sa capuche sur son visage à cet effet et l'invita à faire de même, ce que Lenaë fit sans ressentir la moindre appréhension.

Les deux voyageurs partirent donc à la découverte de cette nouvelle ville dont Lenaë ignorait jusqu'au nom – cela aurait dû l'inquiéter, mais elle était trop enthousiaste pour y songer. Elle fut frappée dès les premiers instants par la pauvreté de cet endroit. Il y flottait une odeur d'urine mêlée à de l'alcool, ce qui était loin d'être agréable de bon matin, mais Lenaë parvint à se convaincre qu'il s'agissait du parfum de l'aventure et finit par s'y accommoder. Des petites masures agglutinées les unes aux autres sortaient peu à peu des gens qui venaient tout juste de se réveiller. Alors que la foule dans la rue ne cessait de grossir, Lenaë sentit des regards peser sur elle et le cocher. Il fallait dire que malgré leurs vêtements simples, ils semblaient bien plus riches en apparence que nombre des habitants de cette ville. Son cocher lui murmura d'éviter de croiser leurs regards au cas où l'un d'eux déciderait de les prendre pour cible ; au lieu d'être effrayée, Lenaë ressentit une profonde tristesse pour toutes ces personnes. A quoi s'était-elle attendue, en même temps, lorsqu'elle avait décidé de retrouver des gens qui pillaient pour vivre ? Se sentant stupide et honteuse, elle baissa les yeux et suivit aveuglément son nouveau « guide » à travers les rues étroites. Au bout d'un certain temps, ils atteignirent un point en amont du reste de la ville. Là, la vue coupa le souffle de Lenaë.

De là-haut, on pouvait admirer l'océan qui s'étendait à l'horizon. Sa surface nuancée de bleu, de gris et de vert était parsemée de petites taches dorées causées par la réflexion du soleil. C'était merveilleux. Mais Lenaë ne put pas profiter bien longtemps de ce panorama qui la laissait rêveuse : son cocher lui remua à nouveau le bras pour lui indiquer une taverne à leur gauche. Sur la devanture était inscrit le nom très équivoque de l'établissement : «La jambe de bois plaquée or ». Le cœur de Lenaë fit un bond et elle se demanda si le choix du cocher était vraiment anodin. Il confirma ses doutes en lui déclarant, les lèvres étirées en un sourire narquois : « Je vous préviens, nous risquons de rencontrer des pirates là-dedans. C'est bien ce que vous vouliez ? ». Interloquée, Lenaë se figea et le regarda disparaître à l'intérieur de l'auberge : mais comment avait-il su ? Elle n'en avait parlé à personne ! Elle songea un instant à déguerpir puis se ravisa : il venait d'emporter une partie de ses affaires avec lui, l'incitant à le suivre. Il fallait avouer que pour l'instant, il ne lui avait fait aucun mal et était peut-être même en train de lui faciliter la tâche... Mais pourquoi ? Lenaë se résolut donc à entrer et déboucha dans une pièce plongée dans la pénombre. L'odeur qui y régnait était encore plus forte que dans la rue, et ce n'était pas peu dire. Malgré la faible luminosité, elle n'eut aucun mal à discerner des corps d'hommes et de femmes avachis sur des tables, au milieu de bouteilles et de verres vides. Des pirates, c'en était sûr ! Fascinée par cette vision, Lenaë ne réagit que trop tard lorsque son cocher réserva une chambre pour elle auprès du tavernier. Elle s'apprêtait à protester quand elle songea que cet homme était à coup sûr de mèche avec les pirates et que s'attaquer à lui signifiait s'opposer à une bonne partie de la ville. Résignée, Lenaë le remercia froidement puis monta se reposer alors qu'il lui adressait un autre sourire narquois.

Plutôt que de dormir, ce qui n'était absolument pas sa priorité, Lenaë luttait pour ne pas céder à la panique. Ce n'était que maintenant qu'elle était profondément enfoncée dans le pétrin qu'elle se rendait compte à quel point elle avait fait preuve d'une stupidité et d'une imprudence affligeantes. Si ses proches venaient à s'apercevoir de sa disparition, ce qui était peu probable, ils n'auraient même pas l'idée de venir la chercher près de la côte comme elle était censée se trouver dans la capitale. Mais comment ce type avait-il compris qu'elle cherchait des pirates ? On aurait dit qu'il voulait la guider jusqu'à eux, mais quelles étaient ses intentions ? Lenaë n'en avait pas la moindre idée mais il fallait qu'elle sorte d'ici. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre la poudre d'escampette par la fenêtre, elle fut coupée net dans son élan par des coups frappés à la porte. Son sang se glaça lorsqu'elle comprit qu'il devait s'agir du « cocher ». Elle décida de lui ouvrir ; il fallait qu'elle découvre ce qu'il lui voulait, quitte à s'échapper plus tard. Ce fut bien lui qu'elle découvrit devant sa chambre, toujours aussi « souriant ». Il lui ordonna de le suivre en bas, ce à quoi Lenaë obtempéra puisqu'elle ne voyait pas quoi faire d'autre, et puis il n'avait pas un ton agressif. Quand ils regagnèrent la salle principale, l'ambiance avait radicalement changé. Les clients s'étaient tous réveillés de leur petit somme pour boire un autre verre. Les conversations allaient bon train mais tout était encore relativement calme. C'était le matin, après tout... A leur passage, Lenaë fut très étonnée de constater que beaucoup d'entre eux inclinaient respectueusement la tête, et certains même se levaient. Ce n'était pas pour elle, évidemment... Non, Lenaë avait droit aux regards inquisiteurs et aux clins d’œil aguicheurs. Le cocher, en revanche, semblait bénéficier de l'admiration de tous. Il devait vraiment occuper une position importante, dans ce cas, mais cela n'expliquait toujours pas la présence de Lenaë ici.

Ils s'assirent à une table éloignée des autres, dans un angle de la pièce et le cocher lui proposa à boire. Lenaë refusa catégoriquement, attendant les réponses qui lui étaient dues. Au lieu de cela, l'insolent cocher décida de lui poser une question : « Est-ce que tu as une idée de qui je suis, au moins ? ». Lenaë s'apprêtait à lui répliquer quelque chose quand elle croisa son regard et comprit. Elle connaissait ces yeux bleus. C'étaient ceux de son père, de sa sœur et même les siens. Elle avait été si bête de ne pas le remarquer plus tôt ! « Vous êtes un Darröw ! » s'exclama-t-elle un peu plus fort que ce qu'elle avait voulu. Sûrement amusé par son air ahuri, le bougre éclata de rire : il n'en fallut pas plus à Lenaë pour découvrir son identité. « Vous avez le même rire que votre frère, Oncle Nolan. ». A ces mots, l'oncle Nolan, puisque c'était bien lui, changea totalement d'attitude. Comme si en devinant qui il était, Lenaë était devenue une autre personne. Il contemplait sa nièce fraîchement retrouvée avec un regard empli de bienveillance et de tristesse, et il s'adonna finalement à ses explications : « Lorsque ton père et ta mère sont partis avec ta sœur – et toi si on veut – j'ai été anéanti. De perdre mon petit-frère, premièrement, ma belle-sœur aussi, mais surtout ma nièce. J'aimais beaucoup Aurore – une vraie graine de pirate, cette enfant – et j'étais horriblement déçu de ne pas pouvoir la voir grandir. C'est pourquoi j'ai décidé de vous surveiller, elle et toi quand tu es née, mais de loin. Je n'ai pas d'enfants, mais je sais que les parents ne voient pas tout. Il était de mon devoir de m'assurer que les filles de mon frère grandissaient bien et tout a semblé bien se dérouler jusqu'à cette soirée de l'année dernière. Je postais toujours un de mes gars près de votre village pour qu'il vienne me raconter si quelque chose se passait quand je ne pouvais pas faire le déplacement moi-même. Et puis un jour, l'un d'eux est venu me dire que le magasin avait brûlé alors que ta sœur avait disparu. J'ai tout de suite compris qu'il devait s'agir d'une affaire de pirates et je suis parti sur le champ, arrivant le lendemain des faits.  Comme je ne pouvais rien faire pour aider, je me suis rendu dans un port situé non loin, où l'on ne trouve que des marins d'eau douce – des vermines qui se prennent pour des durs. Tout le monde là-bas était en émoi, et on m'a raconté qu'une gamine accompagnée d'un jeune type avait mis le feu à un bateau avant de disparaître... » « C'était Aurore ! » l'interrompit brusquement Lenaë, incapable de se contenir plus longtemps. Crispée depuis qu'il avait commencé à évoquer le sujet, Lenaë avait du mal à en croire ses oreilles : c'était la première fois en un an qu'elle en apprenait plus sur la disparition de sa sœur. « Savez-vous ce qu'elle est devenue ? » « Malheureusement, non. Je sais juste que les survivants l'ont cherchée partout – tu imagines bien – et qu'ils ne l'ont jamais retrouvée. C'est Aurore, après tout. ». Lenaë sourit à cette remarque, encouragée sur le fait que sa sœur était bien en vie – ce dont elle n'avait jamais douté, mais là elle recevait presque une confirmation.

L'oncle Nolan sembla ravi de la voir s'égayer un peu puis prit un verre avant de poursuivre. « J'ai envoyé des gars chercher ta sœur un peu partout dans le pays mais ce fut sans résultats. Je me suis finalement résigné au fait qu'elle ne réapparaîtrait que quand elle le voudrait et je me suis concentré sur toi et tes parents. Vous étiez en mauvais état. Tristes et ruinés. Anéantis par la perte d'un enfant et de votre source de revenus. Ce n'était pas facile. Mes gars ont discrètement encouragé vos voisins à vous filer un coup de main. Tout avait l'air d'aller mieux, puis j'ai eu un pressentiment à propos de toi. J'ai senti que tu n'allais pas vouloir rester dans cette situation maintenant que ta sœur n'était plus là. Je me disais que peut-être, avec un peu de chance, tu aurais envie de venir nous passer le bonjour. Alors j'ai fait surveiller les allées et venues en calèche dans votre village pendant plusieurs mois jusqu'à ce qu'un messager vienne m'informer que tu t'apprêtais à venir ici. Je me suis donc arrangé pour prendre le relais avec le premier cocher que tu avais eu : il m'a dit que tu avais une requête un peu bizarroïde, sans nom de ville ni rien... Heureusement que j'avais quelque peu appris à manier un cheval dans ma jeunesse, mais ce n'a pas été de la tourte... De toute façon, je serais venu avec toi. Il était hors de question que quelqu'un d'autre que moi escorte ma nièce jusqu'à sa famille. Tu as eu de la chance que je sois là, d'ailleurs, c'était vraiment très imprudent.... Le regard de Nolan, jusque-là très tendre, très paternel, se raffermit tout à coup. Lenaë rougit de façon incontrôlable, se disant que son oncle devait la prendre pour une idiote folle et inconsciente alors que c'était la première fois qu'ils se parlaient. Bravo. « C'est vrai que je n'ai pas trop assuré sur le coup... » admit-elle honteusement. « Mais merci, merci sincèrement pour tout ce que vous avez fait, Oncle Nolan. ». L'intéressé n'eut pas le temps de se confondre en politesses car un couple de personnes âgées les interrompit avec un raclement de gorge. Lenaë, qui avait le coup pour reconnaître des Darröw maintenant, n'eut aucun mal à saisir à qui elle avait à faire.

Marlowe et Darya Darröw, ses grands-parents, se tenaient en face d'elle, derrière Nolan. Septuagénaires à l'allure vive et fringante, ils ne semblaient pas le moins du monde fatigués et tenaient leurs bras enlacés comme un jeune couple. Malgré ce geste de tendresse, leur regard féroce et les poignards luisant à leur ceinture rappelaient qu'il ne fallait pas se méprendre d'eux. Fortement impressionnée, Lenaë allait par réflexe se lever et leur faire une révérence – oui, à ce point... – quand son oncle la retint par le bras et se tourna vers ses parents avec un grand sourire. « Maman, Papa, je vous présente Lenaë, la fille cadette de Gaspard et Shereen. Elle est arrivée ce matin. Lenaë, tu as dû le remarquer mais voici tes grands-parents. ». Lenaë ne savait pas trop ce à quoi elle s'était attendue quant à sa rencontre avec le reste de la famille. Celle avec son oncle avaient été pour le moins surprenante mais il paraissait vraiment heureux de la voir. Confortée par ce point positif, Lenaë aurait donc espéré quelques acclamations de joie, un peu d'émotion avec ses grands-parents... Mais elle ne reçut rien de tel de la part des vieux pirates endurcis ; en tout cas, rien de plus qu'un « Aaah, c'est toi, Lenaë... » peu enthousiaste. A défaut d'avoir touché leur sensibilité, Lenaë capta leur curiosité et alors qu'ils se joignaient à leur table, la jeune femme lutta pour que sa terrible déception ne se lise pas sur son visage. Elle aurait vraiment voulu pleurer, mais c'était à croire que les deux ancêtres l'auraient illico renvoyée chez elle. « Alors, ton père et ta mère apprécient la douillette campagne ?  » demanda son grand-père d'un air railleur. Lenaë s'efforça de répondre avec le sourire : « Euh oui je crois, merci. A part depuis la disparition d'Aurore, ma sœur, et la destruction de leur magasin... ». Ses grands-parents haussèrent un sourcil au même moment ; son oncle, pour sa part, lui adressa un sourire qui semblait signifier « Désolé, ils sont toujours un peu grognons après la sieste », mais Lenaë n'était pas encore experte en analyse de sourires. « Oh, c'est regrettable... S'éloigner de la piraterie ne devait pas être si sûr, finalement. » commenta amèrement sa grand-mère. Secouée par ce manque de compassion, Lenaë s'emporta quelque peu. « J'espère ne pas trop vous importuner puisque la vie de pirate doit être très prenante, mais peut-être pourriez-vous leur envoyer un peu d'aide ? » suggéra la campagnarde sur le même ton. C'était en partie ce qu'elle avait prévu pour secourir ses parents : solliciter le soutien de sa famille mais également faire un petit boulot, plus ou moins pirate, pour rapporter des sous. C'était sans compter sur la dureté des plus vieux. « Oh, je suis navrée mais quoi qu'on puisse penser, être pirate n'est pas un métier facile, nous gagnons peu pour beaucoup d'efforts. » répliqua sèchement Darya. « En revanche, » poursuivit-elle plus doucement, «  rien ne t'empêche de leur envoyer l'argent que tu gagnerais toi-même par la piraterie. ». Le cœur de Lenaë fit un bond ; c'était peut-être ce qu'elle lui avait dit de plus appréciable. Son oncle sembla prêt à désapprouver mais Lenaë le coupa : « Ce n'est pas une mauvaise idée, mais je n'ai vraiment pas l'étoffe d'une pirate... ». « Ce n'est pas grave ! Le capitaine de notre navire t'apprendra. « C'est-à-dire ? » « Eh bien, ton oncle, évidemment ! répondit Marlowe avec un agacement non feint. Surprise, Lenaë se tourna vers Nolan pour l'interroger du regard. Il lui adressa alors un clin d'oeil comme pour lui prouver qu'il l'aiderait. « C'est d'accord. » conclut la jeune femme.

La suite est en spoiler dans un post un peu plus bas  flower Je n'avais pas la place ici u_u

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PRÉNOM/PSEUDO : Lila Very Happy ÂGE : 16 ans COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Je suis une ancienne afro VOTRE DISPONIBILITÉ : A partir de la rentrée je serai surtout là le week-end et le mercredi après-midi, mais rien ne m'empêche de passer un peu les autres soirs de la semaine Very HappyDES REMARQUES, DES IMPRESSIONS : Je suis toujours en totale admiration devant le design et tout ce que vous avez fait, et le contexte assure  cute CRÉDITS : Moi-même pour l'avatar (d'où la mauvaise qualité Sad) et Artemisiaa de Tumblr pour l'image Very Happy  MOT DE LA FIN : Wesh !

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Rowena E. Z. Merrin

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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 7:11

Tiens... la tisserande UU en plus Sarah est super jolie *-* il nous faudra un lien UU
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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 10:19

J'adoooore les images  han bienvenue à nouveau en tout cas Very Happy et il nous faudra aussi un lien  hiii 
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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 17:33

Si Riwana ne m'avait pas prévenue (bon toi après) je t'aurai pas reconnue Laughing

Bienvenue ma belle en tout cas I love you

Bon courage pour ta fiche What a Face
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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 19:58

Eh oui Roro, c'est moi Cool Oooh c'est gentil Very Happy Câlin et Eva est magnifique  han J'approuve pour le lien ! Very Happy Je te ferai des robes haute couture UU

Merciii Artaban Câlin Very Happy J'ai trouvé des trésors sur Tumblr Cool Bien sûr I love you Lenaë pourrait accoster dans un port calormène un jour... Nous en reparlerons Cool

Mdrr merci beaucoup Olivia Very Happy I love you Le changement de nom t'a perturbé, ma pauvre Sad

La suite de mon histoire  flower 

Spoiler:

PARTIE 5 AU DESSOUS flower
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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptySam 26 Juil - 20:01

Bienvenue ! Encore une jolie demoiselle ! *-*
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A. Riwana Darröw

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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptyLun 28 Juil - 21:21

MA CHERIIIIIIIIIIIIIIIIIIE (FM !) Very Happy Very Happy I love you I love you I love you

Bienvenue beauté UU bon courage avec la fin de ta fiche, déjà tout ça gère un max Very Happy Ravie de t'avoir comme sœur dans la vie de tous les jours (What a Face What a Face) et ici aussi (à nouveau.) en tous cas notre premier RP est déjà réservé, on va envoyer grave du pâté What a Face

Et je t'aime, même si je me suis cassée six ans sans prévenir UU *fuit Laughing*
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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptyMar 29 Juil - 23:22

Oh Ash merciii, trop mignonne Mimi I love you Mais pas plus que toi bien sûr Very Happy *-* (on dirait les commentaires d'une photo de profil Facebook Suspect)

MA SOEUUUUUUUUUUUUR  Bisous-argh 
Que c'est gentil, merci *-* I love you Oui, une fois de plus, des soeurs What a Face Et j'en suis raaaavie moi aussi UU
Je t'aime aussi I love you :v: Crying or Very sad Et oui j'ai hâte à notre rp Cool Nous avons à causer Suspect

PARTIE 5 flower
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A. Riwana Darröw

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MessageSujet: Re: Lenaë, running down to the riptide   Lenaë, running down to the riptide EmptyDim 17 Aoû - 19:22




Félicitations
Te voilà validé(e) !

ENFIN What a Face je te valide donc ma chérie, après cette belle vingtaine de page que tu as écrites, tu peux désormais RP What a Face (je n'ai rien de grandiose à dire, tu sais déjà tout ce que je pense I love you) BON JEU PAR MINOUS !


Ta fiche vient d'être validée par le staff, te voilà maintenant dans le groupe des archenlandais ! A présent, tu peux aller dans toutes les parties du forum. Tu dois, si ce n'est pas fait, recenser ton avatar. Tu peux, entre autres, aller poster ta fiche de liens et en demander pour te faire des amis, des ennemis ou des connaissances. De même, tu peux faire des demandes de rps et créer ta liste de rps en cours ou terminés. Ensuite, il te sera possible de faire une demande d'habitation, ainsi que de recenser ton métier.
Après cela, tu es libre de rp dans toutes les parties du forum consacrées à cela. N'hésite pas à jeter un coup d’œil par ici afin de comprendre comment marche le système de points, très lié à ton activité en rp. Enfin, quand tu le souhaites, la partie flood t'est entièrement ouverte, et tu pourras même faire des rps complètement loufoques de ce côté-là pour sortir un peu du contexte.


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