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 Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana

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Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana Empty
MessageSujet: Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana   Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana EmptySam 30 Aoû - 21:31

I've seen that face before


Je m’étonnai que le bouquet de fleurs posé à côté de moi, sur le rebord de la fenêtre, n’avait pas fané depuis mon arrivée. Car le temps me semblait très lent, là où j’étais, et depuis que j’y étais. D’ailleurs, ça m’aurait bien arrangé que ces fleurs sèchent, car vu mes reniflements répétés au cours des dernières minutes, je devais en être allergique. Il ne manquait plus que ça.

Je me trouvais à la boulangerie. La veille, le boulanger m’avait prévenu qu’il serait absent toute la journée, mais il m’avait assuré que je pouvais venir livrer la farine – car c’était mon métier – à sa femme en début d’après-midi. Qu’il n’y avait pas de problème, qu’elle me donnerait l’argent, et qu’elle sera bien prévenue. Ainsi, j’étais retourné cet après-midi au village avec un grand sac de farine, à pied et sans l’âne de mon patron. Je m’étais dit qu’après tout, pour quelques minutes, je pouvais bien porter quelques kilogrammes dans les bras, d’autant que ce n’était que pour l’aller. Néanmoins, tout ne c’était pas passé comme le faiseur de pain l’avait prévu. Quand je m’étais retrouvé devant la boutique, content de pouvoir enfin poser le sac de farine (parce que c’est lourd quand même.), la boulangère n’était pas au rendez-vous. Après quelques minutes d’attente, je m’étais assis à une fontaine, avec mon sac pour seule compagnie, à regarder les gens passer et faire des choses pendant que moi, je ne faisais rien, sinon attendre une grosse dame qui était censée vendre du pain et acheter ma farine. Puis, après quelques autres minutes, je fus contraint de me poser ailleurs, car une jeune femme avait également trouvé l’endroit confortable pour une lecture, et avait décidé d’emmener un troupeau de moutons avec elle. Ce que je n’avais pas bien compris, mais soit. Au final, j’avais passé au moins deux heures à me promener dans le village avec mon sac de farine, que je ne pouvais pas me permettre de laisser sans surveillance, avant que la boulangère daigne se pointer chez elle.

J’avais eu le temps de m’imaginer les raisons d’un tel retard. Mais finalement, je m’en fichais un peu. Je voulais qu’elle prenne ce sac et me paye, pour me laisser rentrer chez moi. Enfin, chez moi au moulin. Au moins, elle s’était excusée pour son « léger retard ». Et elle m’avait même donné un pourboire en guise de compensation – du moins c’est ce qu’elle pensait, car en réalité, c’était la somme qu’elle me devait, mais je n’avais rien dit pour éviter de prolonger le dialogue. Oui mais voilà. Elle l’avait prolongé d’elle-même. En fait, cela se rapprochait plutôt du monologue. Je découvris alors que cette femme avait un don bien plus grand que celui d’arriver en retard : celui d’empêcher les gens de s’enfuir en parlant inlassablement. Quoique ce fût peut-être pour ça qu’elle était venue deux heures après le rendez-vous, elle parlait certainement avec quelqu’un juste avant moi. Peut-être même qu’elle allait me parler pendant deux heures, à moi aussi. Mais au bout de trente minutes, je perdis la notion du temps. Le boulanger – ce traitre – ne m’avait pas prévenu que sa femme me parlerait autant. En plus, le contenu de la conversation n’était pas très prenant, les sujets tournant autour d’elle, d’amies, de commérages, du village, de choses que je ne connaissais pas, et principalement, de choses que je n’écoutais pas. Il fallait une capacité d’attention phénoménale pour écouter tout ce que la boulangère débitait, et je ne la possédais pas.

De fait, j’avais eu le temps de regarder le bouquet de fleurs au bord de la fenêtre, l’horloge dans l’angle du mur, les villageois sur la place, le ciel qui changeait. Car je m’étais efforcé de tenir son regard au début de la conversation, mais je m’étais rendu compte qu’elle s’en fichait un peu. J’étais sûr que si je lui tournais le dos, ou mieux, que je partais en courant, elle continuerait la conversation.
Mais je ne pouvais pas faire ça. Alors j’attendais. Aucun moment n’était bon pour lancer une excuse qui me permettrait de partir. Comme si elle s’était entraînée pour dominer la conversation et faire de son interlocuteur un prisonnier.
Cependant, elle me dit quelque chose qui fut ma porte de sortie. « Tu renifles beaucoup. Tu ne serais pas malade ? » Elle prit mon allergie pour un rhume et me conseilla de rentrer. Je ne la contredis pas, la remerciai et sortis un peu trop dynamiquement de la boulangerie. Les fleurs m’avaient sauvé.

Après avoir perdu mon après-midi, je pouvais enfin rentrer au moulin. Le meunier allait certainement m’accuser d’avoir été à la taverne. Mais il se fichait de savoir si c’était vrai ou pas. Ou peut-être qu’il savait que je n’y allais jamais. Il disait « si t’étais rond, on verrait encore mieux que t’es un bourge ». Il m’aime bien.
Je n’avais donc pas besoin de me précipiter pour rentrer. Je traversai le village, dans lequel je m’étais promené quelques heures plus tôt, retrouvant la fille aux moutons installée cette fois près d’un puit, longeant la taverne de laquelle un ivrogne se fit jeter devant moi, et passant devant la boutique des marchands de tissus. Mais je ne continuai pas plus loin.
Une jeune femme avait attiré mon attention. Elle était là, à quelques mètres face à la boutique, au milieu d’autres gens. Rien de particulier finalement, si ce n’est le fait qu’elle ne bougeait pas et qu’elle observait le commerce des marchands. Pourtant, quand je m’étais approché d’elle pour poursuivre mon chemin, quelque chose m’avait empêché d’avancer d’avantage. Je l’ai reconnu.

Enfin, il n’était pas impossible que je la connaissais. Une jeune femme qui avait justement vécu ici et avec qui j’avais passé pas mal de temps. Elle lui ressemblait beaucoup, avec quelques années de plus. J’avais suffisamment connu son visage pour déterminer si c’était elle ou pas. Sauf que si c’était bien elle, Aurore, alors elle ne devrait pas être ici, mais perdue quelque part dans le sud, à Calormen. Quoique, sa peau était plus blanche dans mes souvenirs. Elle en venait peut-être.
Aurore ou non, le passé me revenait en pleine figure en la regardant. Une sensation très étrange m’habitait, car je revoyais quelqu’un que je n’avais pas pensé revoir un jour, et que des tas de choses avaient changé depuis que nous nous étions quittés. Ma vie était totalement différente, et le fait de croiser Aurore me semblait presque être une anomalie, un peu comme croiser un fantôme, ou être invité à dîner chez Tash et y trouver Aslan une coupe d’hydromel à la main. A la patte. Bref.
J’étais tellement surpris et curieux que je ne pensais pas que l’observer ainsi était très peu discret. Et elle avait beau être captivée par ce qui se passait dans la boutique de ses parents, elle finit par se rendre compte que j’étais là. Et elle me parla.

Mais je n’avais rien compris. Peut-être à cause du bruit ambiant, même s’il y avait moins de monde qu’en début d’après-midi. Ou peut-être parce que j’étais trop perturbé, tout simplement. Mince. Qu’est-ce qu’elle m’avait dit. Peut-être qu’elle m’avait reconnu. Je ne savais même pas si je voulais qu’elle me reconnaisse ou pas. Elle avait de beaux vêtements. Je me demandais bien ce qu’elle avait pu faire ces dernières années à Calormen. Tandis que moi, j’étais habillé… Comme un meunier. C’est-à-dire comme un villageois, les traces de farine en plus. Un jour, j’avais croisé une connaissance noble dans cet état, mais cette personne n’était tellement pas habituée à me voir ainsi qu’elle ne m’avait pas reconnu, à mon grand soulagement. Mais bon, Aurore m’avait un peu vu sous toutes les coutures. Si c’était elle. D’ailleurs, si c’était elle, et qu’elle n’avait pas changé, elle venait peut-être simplement de me dire « qu’est-ce que tu regardes ? ». Je suppose que je devais dire quelque chose.

« Tu… Aurore ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
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A. Riwana Darröw

Inventaire
Grade: Petit Faune
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A. Riwana Darröw
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Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana Empty
MessageSujet: Re: Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana   Pardon me, but you see I've seen that face before • Riwana EmptySam 27 Sep - 16:56

Pardon me, but you see I've seen that face before

Depuis plusieurs jours déjà je me posais cette question. Encore et encore, sans cesse. Elle ne faisait que me revenir en tête. Et j'étais seule avec moi-même, sans personne pour m'aider à y voir plus clair, m'aider à prendre une décision. Je voulais tout faire dans les règles de l'art, tel que je l'avais imaginé. Et pourtant, si je me trompais ? Si ma place n'était pas ici ? Où était-elle, d'ailleurs ? J'étais légèrement perdue. Je n'avais jamais eu de bons rapports avec mes parents depuis que nous avions emménagé en Archenland. Pourquoi cela devait-il changer après toutes ces années de disparition sans raison ? Je me refusais à leur expliquer le pourquoi du comment, ce que j'avais vécu. Ils ne méritaient pas de savoir. Ils avaient tout sacrifié pour elle. Moi, je n'avais pas été assez importante ou fragile à leurs yeux pour qu'ils arrêtent la piraterie avant. C'était une question de raisonnement.

Mais à force de demeurer seule, sans véritablement m'adresser à personne, j'étais constamment sur les nerfs. J'étais indépendante mais je ne pouvais pas supporter ce silence constant, ce manque d’interactions et le conflit. J'étais toujours en conflit, et finalement je me demandais avec qui je possédais de bons rapports. Rhaego, évidemment. Mais après ? Et puis, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu... même si nous communiquions par pigeon voyageur. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas l'intention de passer ma vie assise dans ma chambre à chercher où aller, quoi faire, qui voir. Comme hier, et le jour d'avant, j'allais tâter le terrain. J'enfilais une robe de couleur pourpre aux manches longues et nouais mes cheveux en un chignon assez mal fait - car je détestais le côté trop strict des chignons des autres femmes - et je partis de cet endroit de malheur en direction de leur demeure.

Je n'avais aperçu que ma mère en train de fermer la porte à clé deux jours auparavant. Elle n'avait pas changé. Je ne pensais pas que Lenaë était là, car je n'avais vu aucune lumière émanant de la fenêtre de sa chambre. Je fis un tour dans la rue où se trouvait donc la boutique Darröw, cherchant une occupation qui pourrait éventuellement me détourner de mon misérable but qui consistait à espionner mes parents et voir si Lenaë n'était pas dans les parages. Je vis alors un troupeau de moutons m'entourer pour traverser la route en suivant une fille qui chantait, là comme ça, en pleine rue. Je vis quelques pages de son bouquin dans les bouches des moutons et les gens lui répondre en chantant sur son passage. Mais c'était qui cette pimbêche ? Me faisant emporter malgré moi par les bestioles au volume laineux plutôt impressionnant, j'attendis d'atteindre la pouilleuse avant de lui piquer son livre et de le balancer dans la boue, plus loin. Les moutons firent alors demi-tour en direction du roman, tandis que je descendais de mon transport à quatre papattes.

Visiblement, mâdame n'apprécia guère ce geste et gronda de façon trop polie et courtoise, ce qui provoqua ma colère et me fit retourner près d'elle... sauf que mon plan de la pousser elle aussi dans la boue échoua lorsqu'un type à la carrure carrée et à l'air abruti tomba dans la boue à sa place. Tant pis... Je retournais vers la boutique alors, et même s'il y avait pas mal de gens dans la rue, je trouvais un endroit où me poser, appuyant mon épaule contre le mur d'une demeure face à celle qui fut la mienne fut un temps. Je savais que je ne verrais rien tant que la nuit ne serait pas tombée, et la nuit ne me faisait pas peur de toutes façons. De plus, j'avais accroché un poignard à ma jambe, bien dissimulé sous ma robe si jamais quelqu'un cherchait à me déranger. Je finis par regarder les gens passer, essayant de deviner où ils se rendaient et ce qu'ils avaient eux aussi en tête. Puis là, je sentis un regard fixé sur moi. Je détournai mon regard de la foule pour dévisager la personne qui faisait de même, comme ça, au milieu de tout le monde.


« Si tu restes là, tu vas mourir piétiné par un troupeau de moutons. »

Ils n'étaient pas très loin, ils coursaient la pimbêche qui avait trouvé un autre livre par on ne sait quel miracle. C'était très intéressant à vrai dire, comme scène. Et soudain, mon interlocuteur me répondit, ce qui m'alarma au plus haut point lorsque j'entendis l'un des mots qu'il prononça. Je redirigeai mon regard vers lui en ouvrant des yeux ronds, puis alors que des gens ne cessaient de passer entre nous, je l'attrapais par le col de sa tenue pour l'attirer vers moi et le pousser dans la petite ruelle où j'avais rapidement trouvé refuge pour espionner ma famille. En me focalisant sur son visage, je ne mis pas longtemps à le reconnaître. Et à vrai dire, je ne savais absolument pas comment réagir. J'étais là, à le dévisager, sans rien faire. J'avais déjà songé à ce que je ferais ou ce que je lui dirais lorsque je le reverrai, et pourtant... je me sentais impuissante. Inférieure à lui. Pourtant, en regardant la façon dont il était vêtu et en voyant la farine qu'il avait sur lui, je me posais de sérieuses questions sur ce qu'il était devenu.

« Je pourrais te demander la même chose... »

Je baissais les yeux vers ma tenue, comme pour vérifier que j'étais présentable - ce qui était complètement absurde - et je réalisais que d'un point de vue extérieur, il semblait que nous ayons échangé nos vies. J'avais une robe bien définie, avec de superbes finitions que j'avais évidemment réalisées moi-même, alors que lui... il semblait avoir été rétrogradé au rang de paysan. Et en même temps, je me demandais ce qui était advenu de lui lorsque j'étais partie. Est-ce-que les conséquences de nos actes avaient eu des répercussions sur lui ? Avait-il été déshérité ? Après tout, je m'en moquais bien. Il aurait pu partir avec moi. Surtout dans les circonstances dans lesquelles nous nous étions quittés... mais c'était du passé. Je pris une profonde inspiration avant de poser ma main sur le haut de sa tenue, pour en tâter la matière. Du vêtement, je préfère le préciser. Bande de tordus. Ce n'était pas du luxe, même moi qui n'était pas riche pour autant, j'avais pu trouver beaucoup mieux. Je me rapprochais de lui, afin de lui montrer qu'il ne m'intimidait pas du tout malgré tout. Ce qui, en soit, était un mensonge.

« Qu'est-ce-qui a bien pu t'arriver. Ton père t'as puni ou renié ? Tu as commis quelque chose contre la noblesse ? C'était sûrement grave pour que tu en viennes un jour à te retrouver avec de la farine sur le visage. »

Je dégageais d'un signe de main la farine qui était sur sa joue avant de le dévisager de nouveau, mais seulement quelques secondes. Je n'arrivais pas à soutenir son regard. Même vêtu comme un paysan et avec des années en plus, il demeurait le seul garçon dont j'avais eu le malheur de tomber amoureuse. Lui aussi avait du regretter d'ailleurs... Mais je n'avais rien à me reprocher, moi. Aucune excuse à faire. J'étais partie et il était resté. C'est tout ce qu'il y avait à savoir. Je finis par reculer, me calant contre le mur derrière moi, et je croisais les bras, baissant le regard quelques instants. A vrai dire, je voulais tout savoir, ce qu'il avait vécu ces dernières années. Savoir s'il avait eu mal quand j'étais partie. S'il se sentait coupable, s'il regrettait. S'il avait souffert, que ce soit à cause de moi ou non. Je voulais qu'il se soit senti mal. S'il me racontait qu'il avait fait un choix de vie, gagnait bien sa vie, que sa famille et lui avaient de bons rapports, qu'il avait rencontré quelqu'un ou encore qu'il avait des enfants, il verrait probablement aussitôt que celui de nous deux qui avait le plus mal, c'était moi. Et il en était hors de question. Alors, je relevais mon regard vers le sien, en écoutant sa réponse.
©clever love.
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