Eöl naquit à Narnia, mais où est quand, cela, il ne le sait guère. Quelques bribes de conversation durant son enfance lui reviennent aujourd'hui en mémoire, souvenir d'un passé qu'il inscrit à la plume sur un carnet relié de cuir.

Le vieil homme à la longue barbe grise soigneusement tressée l'observait de ses grands yeux gris.

« Ils étaient très grands, la Dame non moins que le Seigneur ; et ils étaient graves et beaux. Ils étaient entièrement vêtus de gris : les cheveux de la Dame étaient d'or foncé, et ceux du Seigneur Celeborn, longs et brillants, étaient d'argent ; mais il n'y avait en eux aucun signe de l'âge, sinon dans l'intensité de leur regard ; car leurs yeux étaient aussi pénétrants que des lances à la lumière des étoiles, et cependant profonds, puits de souvenirs enfouis. »
« Magnifique, je suis tellement attristé de ne les avoir point connus. »
« Eöl, reste assis tu vas tomber bon sang ! »
« Ne disais tu pas que les meilleurs combattants de mon peuple se battaient de la cime des arbres lors de leurs entraînements ? »
« Certes, mais tu n'est pas un combattant, regarde toi, tu es un mage, tu dois faire corps avec l'arbre et ce en ne bougeant pas...dans un premier temps. »

Ce vieil homme était pour ainsi dire la seule figure parentale du garçonnet, et ce dernier ne s'en plaignait pas... sauf lorsqu'il s'agissait de passer une nuit entière debout sur une branche jusqu'au petit matin. Il ne connaissait ses racines qu'à travers les récits du vieil homme. Ainsi il avait compris pourquoi il avait une morphologie légèrement différente de celle des autres petits garçons de son âge, et il savait par la même aussi pourquoi ses cheveux repoussaient un jour après qu'il les aient coupés ; il était un elfe pur souche, et certainement un prince puisque ses parents ne pouvaient qu'être de noble lignée.  Le vieux sorcier n'avait de cesse que d'ouvrir l'esprit d'Eöl à la nature, il lui fit apprendre par cœur les noms des différentes plantes et arbres qui poussaient aux alentours de Beruna, le fit manger des fruits méconnus afin de répertorier leurs bienfait (ou méfaits), l'envoya gravir les montagnes plus au Sud afin d'y découvrir les minerais, lui appris comment approcher les animaux sauvages, puis il l'obligea à se laver dans la rivière un jour de neige et bien d'autres péripéties . Dans quel but ? Le vieil homme voulait à tout prix faire comprendre à son fils adoptif qu'il devait découvrir ses pouvoir en expérimentant la vie. Les saison s'écoulèrent sans que rien ne vienne. Le seul point positif étant que le jeune homme avait développé un goût prononcé pour la nature et ses animaux. Il revenait souvent en ville avec un oiseau rare ou un petit rongeur perché sur ses épaules, et il vit combien cela plaisait aux jeunes femmes. C'est ainsi qu'il se fit très vite méprisé et détesté des autres hommes. Alors il décida de partir vers d'autres horizons, armé d'un arc, de quelques flèches, de son carnet de notes, de son encre violette et de sa plume d'aigle.

Parcourant forêts et plaines, monts et profondeurs de la terre, dans sa tenue de forestier, le jeune Eöl gagna en sagesse et en bonté au fil des ans si tant est qu'un jour, il commenceça à se demander quel était sa place dans ce monde. Il était alors de passage dans le désert Calormen. Une nuit chaude, alors qu'il venait de trouver une oasis dont l'eau scintillait sous les reflets de la pleine lune, il sentit quelque-chose d’extraordinaire. S'immergeant dans l'eau chaude jusqu'à ne laisser dépasser que sa tête, son regard fut attiré par une silhouette lumineuse qui flottait dans les aires. Fasciné tel un enfant, il tendit la main pour ne serais-ce que la toucher. Comme par magie, lorsque ses doigts auraient due heurter ou passer au travers de cette masse lumineuse, cette dernière disparut. Illusion, mirage ou peut-être simple insolation due à la journée passée en plein soleil ? Le beau jeune homme ne sut quoi penser.

« Mon bon vieux Morpheus... si tu me voyais aujourd'hui, je te dirais que j'ai enfin trouvé un intérêt à tes suppositions. »

Poursuivant sa route au grès des vents, il ne refit pas de pareil rencontre. Allez savoir pourquoi, mais quelque-chose au fond de lui, peut-être un rêve d'enfant, le poussait à s'avancer vers les quais où mouillait de nombreux bâtiments. Tout au long de ses voyages, il avait accumulé une belle somme d'argent car il écrivait et dessinait beaucoup, ce qui lui avait permis de confectionner tantôt des livres parlant de la faune et de la flore des régions qu'il visitait, tantôt de long poèmes qu'il vendait ou offrait aux ménestrels qui croisait son chemin; mais il n'avait encore rien écrit ou dessiné sur les Océans, il n'avait qu'entendus les magnifiques récits du vieux sorcier. Si les elfes étaient réputé pour être de bons navigateurs, il devait en être pareil pour lui. Un jour il décida donc d'avoir sa propre opinion, et embarqua sur un navire d'explorateurs à l'allure douteux. Ce fut malheureusement là sa plus grosse erreur. Les premiers mois tout se déroula à merveille, la mer était d'huile et le soleil de plomb, jusqu'au moment où les dieux s'étaient empressés de leur barrer la route. L’équipage essuya de nombreuses tempêtes plus insoutenables les unes que les autres, rendant notre pauvre Eöl, malade à chaque vague. Ils arrivèrent enfin en vue d'une terre... ou plutôt d'un îlot. On disait que la pire chose dans la vie de Marin, c'était la rencontre avec des pirates, et biens, ceux qu'ils rencontrèrent sur cet île étaient bien pire que ça, du moins, c'était le point de vue de notre elfe. Les autres marins eux, n'avaient rien à craindre puisqu'ils échangèrent volontiers leur cargaison de rhum contre quelques hommes, mais lui, l'elfe... il se faisait cogner, on l'obligeait à cuisiner, on l'insultait, on le tripotais histoire de voir s'il n'était pas en réalité une femme, à vraie dire sa stature et ses longs cheveux soyeux pouvaient porter à confusion... quand on avait un bon coup dans le nez! Après ce court moment de festivité horripilante, les pirates comme les marins reprirent la mer vers une même direction: le trésor engloutis. Inutile de vous raconter qu'ils s'entre tuèrent pour savoir qui allait ramener le plus d'or. Eöl réussit finalement à raisonner tout ces hommes afin qu'ils puissent repartir en paix. Quant à lui, niveau part du butin, il ne pris qu'une vulgaire couronne en filigrane d'or et des tissus, avant de remonter à bord du navire.

Leurs péripéties ne s'arrêtèrent pas là. Ils connurent des bons jours, puis virent les pires, où le bateau des marins fut coulé obligeant tout l’équipage à se réfugier sur celui des pirates. Comment est-ce arrivé chers lecteurs ? Et bien lorsqu'un autre vaisseau pirate croise deux navires remplies d'or, de pierres précieuses et de bon rhum, naissent de lourdes tensions. Dans ce genre de situation, même le dialogue est difficile voir carrément déconseillé, Eöl l'appris donc à ses dépens. En grand diplomate et pacifiste, il tenta de convaincre l'ennemi qu'il restait encore beaucoup de trésors dans tel direction, bien évidemment, ces derniers ne le crurent pas. Le navire des marins se transforma alors en passoire sous les assauts des canons pirates ennemies. Tout l’équipage grimpa à bord du bateau des « gentils » pirates, un navire équipé de canons beaucoup plus sophistiqué que ceux de l'ennemie. Ce fut donc leur plus grand avantage dans cette bataille naval. Eöl, bien qu'a contre-coeur faisait mouche à chaque flèche tirée, livrant bataille de toute son âme comme si c'était le dernier jour de sa vie. Ils finirent par l'emporter sur les pirates étrangers. La voile était en feu, le mat déchu, le sang, les os, les cadavres jonchaient le pont principal, il ne restait pas âme qui vive à bord de cette coquille de bois fantôme. Tandis que le seul navire encore debout s’éloignait de ce carnage sans nom, le jeune elfe écrivit et chanta des vers intitulés « Par le fond. » afin que les âmes de tous ceux qui ont péris dans cette bataille, reposent en paix dans l'Océan. (Vers qui par la suite devinrent l'hymne des pirates.)

Il n'aimait pas la mer et ses marins, tous plus insolents et alcooliques les uns que les autres. Il détesta encore plus le jour où il due sauter par dessus bord pour échapper aux tranchantes. Un capitaine qui conduit à 3 grammes je vous jure... Heureusement, le navire n'était plus très loin des côtes Narniennes, l'elfe rejoignit donc le rivage, à la nage. Et devinez qui l'attendait, son vieil ami, le sorcier.

« Alors ce voyage initiatique ? »
« Je déteste... l'Océan ! »
« Ton livre tu pourras l'appeler, Eöl le navigateur malade héhé!

Une page d'histoire se tourne et le voici de nouveau sur les routes en direction des montagnes noirs. Voulant voir de ses propres yeux les cristaux que l'on appelait le Quartz fumé, il s'empressa de pénétrer dans les galeries caverneuses depuis longtemps oubliés. Un jour il trouva le filon tant désiré et sursauta lorsqu'il se rendit compte que gisait un amoncellement de crânes et d'os brisés, le tout enchassé dans les murs. Peut-être étais-ce une sorte de nécropole. Néanmoins, il ne voulait pas savoir le fin mot de l'histoire. Il prit un morceau de Quartz fumé et s'enfuit comme s'il avait Tash aux trousses. C'est alors une voix raisonna dans sa tête lorsqu'il se faufilait vers la sortie des montagnes, qui sait, peut-être étais-ce simplement le vent ou son imagination qui lui jouait des tours.

«La nature est une baguette magique pétrifiée. »

Lessivé de ses aventures, il décida alors de rentrer à Narnia. Son retour était... différent. Lorsqu'il traversa la forêt, il se perdit tout bêtement alors que la nuit commençait à pointer le bout de son nez. Ne voulant pas dormir dans les bois il marcha de longues heures dans le noir tandis qu'entre les buissons virevoltaient par moment, d'étranges flammes bleuté. Lumières qui se firent de plus en plus nombreuses et proches de lui, allant jusqu'à le guider entre les arbres centenaires. Il s'arrêta alors net, devant un arbre encore plus gigantesque que les autres , les feu follets disparurent soudainement. Cet arbre avait une particularité qu'il n'avait alors jusque là jamais vu chez aucun autre de son espèce : un visage.  Eöl l'observa bouche bée, c'était la plus belle œuvre de la nature qu'il lui eut été permis de contempler. Lorsqu'il posa son regard sur ce qui semblait être des yeux recouverts d'écorce, ceux-ci s'ouvrirent. Ils étaient comme deux grosses perles blanches, et même sans pupilles, le jeune elfe pu y lire une fatigue infini. Un temps s'écoula dans le silence de la forêt, le temps même semblait s'être figé, les animaux attendaient silencieux dans l'ombre. C'est alors que la terre se mis à frémir tandis que la voix de l'arbre raisonnaient comme une comptine grave.

« Bonjour jeune elfe, je suis celui que tu cherche depuis le début. Je n'ai pas de nom si ce n'est celui de père de la forêt. Les dieux m'ont donné la vie au commencement de ce monde. Me voilà bien vieux aujourd'hui. »
« Qu'attendez-vous de moi Seigneur des bois ? Je ne suis qu'un vulgaire voyageur en quête de connaissances. »
« Non tu n'es pas un voyageur mais le sage qui conduis ceux et celles qui se sont égarés. En ce jour de ton 20ème anniversaire, je lève le voile qui depuis ta naissance obstrue ta vue et ton cœur. »
« Je ne comprend pas ce que vous voulez dire, est-ce une métaphore ? Une charade ? »
« Je suis la Terre. En mon sein naissent et vivent des êtres très spéciaux. Ton lien avec la nature m'a permis de faire de toi un de ces êtres. Comme tu es sage, je vais te dire quelque-chose d'important. Evite la mer car elle est aussi dangereuse que le feu ; méfie toi aussi des hommes car un jour ils voudrons se débarrasser des créatures et des animaux parlants. Montre leur la vérité pour effrayer leurs esprits belliqueux et protège les de la folie des autres hommes.»
« Et comment vais-je m'y prendre? Je... je ne comprend pas tout. »
« De la même manière que tu t'y prend depuis le début.»
« Comment?! Attendez, gardez les yeux ouverts! Ne me laissez pas là s'il vous plaît! »
« Le temps est venu. Lorsque tu regardera vers les cieux et que tu y verra une étoile, souviens toi qu'il s'agira peut-être de mon âme. Adieu Sage Eöl. »

Avant même que le jeune homme n'ait pu ajouter un mot, l'arbre n'avait déjà plus de visage, ni de feuillage. Lorsqu'Eöl rentra au village, il reçut une minuscule lettre sur laquelle était griffonné à la hate :
'Je dois m'absenter, d'anciens amis m'ont convié afin de retrouver un anneau magique et un vieux bâton. Prend soin de toi. '
Croyant à une blague de la part du vieillard, Eöl décida de s'installer dans le calme de Beruna. Il y construisit sa demeure à proximité d'une ferme.

prénom/pseudo : Eöl ÂGE : 21 ans COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? j'ai connus bien d'autres version auparavant de ce forum VOTRE DISPONIBILITÉ : 5 jours sur 7 DES REMARQUES, DES IMPRESSIONS : Superbe, ravie, merveilleux boulot nos admin d'amour ♥ j'ai hate de voir la suite de l'histoire et les RPCRÉDITS : Tumblr (gif) Celebriene (vavas) Moi même (signature) [/i] Bon courage pour lire ma fiche abracadabrantesque pour ne pas changer ♥ : écrire ici